Fondée en 1985 par Robert Ménard, Reporter sans frontières ne lâche rien. L’association a décidé de saisir le Conseil d’État suite à l’inaction de l’Arcom à l’encontre d’Eutelsat. Ce dernier est l’un des plus grands diffuseurs par satellite du monde et retransmet donc de nombreuses chaînes à travers le globe. RSF avait demandé une mise en demeure de cette entreprise par l’Arcom afin qu’elle suspende la diffusion de trois chaînes de télévision russes accusées de “propagande de guerre” et d’attiser la haine contre le peuple ukrainien.
Rossiya 1, Perviy Kanal et NTV sont distribuées via les bouquets russes NTV+ et Trikolor. Ces derniers ont même suspendu la diffusion en Russie de chaînes “proposant un journalisme digne de ce nom”, comme l’écrit RSF, telles que la BBC, Euronews ou France 24.
Reporters sans Frontières avait saisi l’Arcom afin qu’elle suspende à son tour, via une mise en demeure, la diffusion de ces chaînes en Russie, en Ukraine et dans les pays Baltes. Une requête que l’Arcom a refusée fin septembre dernier, se déclarant alors incompétente et invoquant un article de loi sur la liberté de la diffusion. Une défense que Reporters sans frontières remet en cause dans son communiqué.
L’association a donc déposé une requête devant le Conseil d’État le 17 novembre dernier, demandant à la juridiction administrative d’annuler l’avis de l’Arcom. “Le refus de l’Arcom de se saisir d’une question majeure pour lutter contre la propagande et soutenir le journalisme est très regrettable. RSF demande au Conseil d’État de la déclarer illégale. À l’ère de la guerre hybride, Eutelsat doit-elle figurer parmi les nouveaux profiteurs de guerre ? Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir”, s’insurge Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.