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Renault éclate son organisation

Renault éclate son organisation


La voiture électrique Mobilize Bento, produite par Renault, lors de la conférence Viva Technology, au Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 18 juin 2021.

Mardi 8 novembre, avec la présentation de la troisième – et dernière étape – de la « Renaulution », son plan stratégique pour Renault, Luca de Meo, directeur général du constructeur automobile, pose un joli problème mathématique : la somme des parties peut-elle faire plus que le tout ? C’est l’inverse de ce que disait Aristote. Mais le patron n’en a cure. Il est convaincu qu’en organisant désormais Renault en cinq entités, et en ouvrant certaines d’entre elles à des actionnaires extérieurs, elles atteindront au total une valeur nettement supérieure à celle du groupe en Bourse aujourd’hui.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Renault précise son projet de séparation de ses activités électrique et thermique

A la clôture des marchés, lundi 7 novembre, la marque au losange valait 9,3 milliards d’euros, bien moins que Stellantis (44 milliards), Volkswagen (53,5 milliards) et surtout Tesla (627 milliards d’euros). Or ces montants reflètent les moyens dont disposent les constructeurs pour investir et faire face à la transition du marché automobile vers l’électrique. Il faut donc faire décoller ceux de Renault.

La première entité, Ampère, regroupera toutes les activités dans le véhicule électrique et le logiciel. Avec ses 10 000 salariés, elle a vocation à entrer en Bourse, sur Euronext, dès 2023. Mais avant cela, son capital sera ouvert à un partenaire stratégique, le fabricant américain de microprocesseurs Qualcomm, qui développe les puces Snapdragon, et veut augmenter la capacité de calcul de l’ordinateur de bord des voitures électriques.

Au passage, Renault renforce son partenariat avec Google et son système Android. En équipant ainsi ses voitures, il permettra d’améliorer la maintenance prédictive et de développer des assurances fondées sur l’utilisation et le comportement de conduite. Le système logiciel d’une voiture électrique doit pouvoir être mis à jour régulièrement, comme celui d’un téléphone, pour améliorer et ajouter des fonctionnalités et, surtout, bien gérer la batterie.

Nissan et Mitsubishi envisagent aussi d’entrer au capital d’Ampère, qui pourrait valoir, selon des estimations qui circulent en interne, 10 milliards d’euros, soit plus que la valeur de Renault aujourd’hui. « Quand je suis arrivé, explique Luca de Meo, j’ai demandé quelle part Renault détenait sur la chaîne de valeur du véhicule électrique. On m’a répondu 10 % seulement, alors qu’on était pionniers. Aujourd’hui, le groupe en capte déjà 35 %, et avec Ampère, nous voulons monter à 80 %. » Les sites français du groupe travailleront essentiellement pour cette entité.

Une marque haut de gamme et une banque

La deuxième entité existe déjà, c’est la marque Alpine, à travers laquelle Renault veut monter en puissance sur le marché haut de gamme, qui connaît une croissance et une marge opérationnelle à deux chiffres, l’obsession du patron.

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