La question de l’impact du réchauffement climatique sur la population mondiale agite de plus en plus le débat public. A l’occasion de la COP27 qui a débuté dimanche en Egypte, Regula Rytz, actuelle présidente d’Helvetas, fait le point sur les progrès qui restent à faire en termes de solidarité climatique.
Pour Regula Rytz, protéger le climat, c’est aussi combattre la pauvreté. « Si les phénomènes climatiques comme les inondations, la canicule ou les incendies nous concernent tous, c’est dans les pays du Sud que les conséquences sont les plus dures. On peut le voir avec le Pakistan où la vie de millions de personnes étaient en péril », a déclaré lundi l’ancienne présidente des Verts suisse dans La Matinale.
Nécessaire solidarité internationale
Actuellement à la tête d’Helvetas, l’organisation suisse de coopération au développement, Reguly Rytz estime que la sortie des énergies fossiles passe aussi par le soutien des pays riches aux pays du Sud avec notamment la création d’un fonds spécifique pour compenser les pertes et dommages subis. « D’autant plus que les pays les plus exposés sont souvent ceux qui ont la plus faible empreinte carbone. C’est le moment pour les pays riches de se montrer solidaires », plaide-t-elle.
Les pays riches n’ont pourtant toujours pas tenu leur engagement d’une aide climatique de 100 milliards de dollars par an – objectif initialement fixé pour 2020 – afin d’aider les pays pauvres à réduire leurs émissions et s’adapter. Face à ce constat, une question se pose: les pays pauvres ont-ils encore foi aux initiatives tels que la COP27? « Ils n’ont pas d’autres choix », lâche Regula Rytz.
Quel impact de la guerre en Ukraine?
Enfin, si l’actualité liée à la guerre en Ukraine a parfois éclipsé la cause climatique, elle a aussi mis en avant l’interdépendance du système alimentaire dans le monde. « Les prix des denrées ont augmenté partout, y compris dans les pays du Sud ». Et pour Regula Rytz qui veut faire de la Suisse un modèle de solidarité, il n’y pas de désintérêt pour la cause climatique en Suisse.
« Même en temps de crise, les gens restent fidèles à la tradition humanitaires en Suisse, c’est ce qui nous donnent le courage de continuer. On sent que la population est derrière nous » se félicite la présidente d’Helvetas. Et au niveau politique? « Il va falloir travailler et avoir de nouvelles discussions au niveau fédéral pour convaincre certains parlementaires d’investir davantage pour cette cause. »
Propos recueillis par David Berger/hkr