À Marseille, quatre personnes ont été interpellées après une série de fusillades qui ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi. La procureure de la République de Marseille a tenu une conférence de presse lors de laquelle elle a annoncé que les gardes à vue des suspects venaient de débuter. Dominique Laurens a également révélé que trois personnes, âgées de 16, 21 et 23 ans, ont été tuées, et huit autres ont été blessées, dont un mineur de 15 ans qui se trouve dans un état critique. Pour l’instant, les enquêteurs n’ont trouvé aucun lien entre ces fusillades qui sont en cours d’investigation. Toutefois, ils ont souligné que ces événements sont liés à une double logique de contrôle territorial et de représailles. La procureure de la République s’est alarmée de cette « dynamique très inquiétante » et a prévenu que cela allait certainement continuer dans les mois à venir.
La criminalité à Marseille a considérablement augmenté cette année. Depuis le début de l’année, 14 personnes ont été tuées et 43 blessées dans des règlements de compte à Marseille. À titre de comparaison, sur toute l’année 2022, le bilan était de 32 personnes tuées et 33 blessées. Les autorités locales lancent des appels pour des mesures plus drastiques afin de lutter contre la criminalité, mais ces appels restent sans réponse.
Pourtant, la sécurité de la ville est un enjeu majeur pour la population et les autorités. Malgré les moyens mis en place, la présence de la police et de la gendarmerie renforcée, les patrouilles plus fréquentes et les équipes de prévention, les résultats ne sont pas significatifs. Ces derniers mois, les résidents se plaignent de stress et de fatigue dus à une insécurité latente. Ils ont peur des délinquants qui sévissent impunément, créant un climat de tension dans certains quartiers populaires.
Les autorités ont multiplié les opérations pour démanteler les réseaux criminels, mais cela n’a pas suffi à contenir la violence. Les habitants demandent plus de moyens pour développer l’éducation, l’emploi et l’insertion sociale, pour sortir les jeunes en difficulté de la spirale de la violence. En attendant, la population est contrainte de vivre dans un climat d’insécurité permanent.