En mars 2022, l’armée russe a fait irruption dans le village d’Iaguidné, dans le nord de l’Ukraine, où vivent environ 400 habitants. Les soldats ont contraint les habitants à se rendre dans les sous-sols de l’école locale et ont emprisonné 367 personnes, dont une cinquantaine d’enfants, pendant 27 jours. Les détenus ont été entassés dans des pièces sans fenêtres, sans lit ni matelas, contraints de dormir sur le sol nu, dans des conditions insalubres. Onze personnes sont mortes, et leurs corps ont été empilés dans une chaufferie.
Les détenus ont connu la peur en permanence, vivant dans un état de confinement absolu, sans être autorisés à sortir. Ils disposaient de peu de nourriture et d’eau. Les conditions d’hygiène étaient terribles, et les maladies, en particulier chez les enfants, étaient courantes. Certaines personnes âgées ont perdu connaissance en raison du manque d’oxygène, ce qui a entraîné des comportements hystériques et des décès.
Les survivants racontent qu’ils étaient gardés en otage sans explication. Ils se souviennent de la terreur qu’ils ont ressentie lorsque les soldats ont frappé brutalement aux portes de leurs maisons, les forçant à quitter leur domicile. Les habitants ont été humiliés, soumis à la cruauté des soldats russes, qui les ont traités comme des ennemis. Ils ont dû uriner et déféquer dans des seaux en guise de toilettes, et de la nourriture a été apportée de l’extérieur pour cuisiner dans la cour de l’école.
Leurs souffrances ont pris fin le 30 mars lorsque les forces ukrainiennes ont reconquis le village. Les détenus ont été libérés, mais ils ont dû attendre plusieurs heures avant de pouvoir quitter les sous-sols, car ils avaient peur que les soldats russes soient encore dans les parages.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a visité le village et a promis que les auteurs de ces actes criminels seraient tenus pour responsables. Il a exprimé son souhait que le président russe, Vladimir Poutine, qui avait ordonné l’invasion de l’Ukraine, soit enfermé dans une cave sans toilettes pour le reste de sa vie en guise de châtiment.
Les survivants d’Iaguidné attendent maintenant d’être relevés de leur traumatisme. Mais ils continuent à vivre avec l’horreur de leur détention, qui restera l’une des pages les plus sombres de la guerre entre l’Ukraine et la Russie.