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« Quand Bob Iger reprend le manche »

« Quand Bob Iger reprend le manche »


Ce dimanche 20 novembre, une bonne partie des dirigeants de Disney s’étaient installés aux meilleures places dans le Dodger Stadium de Los Angeles pour assister au concert d’Elton John sponsorisé et retransmis par Disney +. Soudain s’affiche sur leur portable le mail d’une vieille connaissance, l’ancien PDG Bob Iger. Celui-ci leur fait part de sa joie de revenir à la tête de l’entreprise. C’est ainsi que se passent parfois les affaires au pays du rêve bleu, dans la précipitation et la brutalité.

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Remis de leurs émotions, nombre de cadres de l’entreprise semblent satisfaits de voir revenir aux commandes leur ancien patron durant quinze ans, auréolé de l’explosion sans précédent de l’offre cinématographique du leader mondial des médias, avec les acquisitions des studios Pixar, Marvel ou Fox, ainsi que l’offensive dans l’Internet avec le service Disney +. Et accessoirement de la multiplication par 5 du cours de Bourse.

Son successeur, Bob Chapek, arrivé début 2020, avait de son côté largement œuvré à se faire détester de ses équipes, des stars d’Hollywood, de son conseil d’administration et des investisseurs. Vétéran du marketing et des produits dérivés, il n’aimait pas beaucoup le cinéma et les créatifs, a abruptement licencié des milliers d’employés durant la crise sanitaire et a dû reconnaître une perte colossale de la division grand public qui héberge Disney +.

Du talent pour se faire des ennemis

Mais tout cela n’est que la moitié de l’histoire. D’abord parce que c’est le premier Bob (Iger) qui a choisi le second (Chapek). Ensuite parce que le contrat de ce dernier a été reconduit il y a à peine cinq mois par le conseil d’administration, affirmant qu’il était le bon homme à la bonne place. Il lui montre maintenant la porte comme s’il découvrait la situation. Enfin, on apprend par le Financial Times du 24 novembre que Bob Iger, qui se répandait partout du bonheur de sa nouvelle vie, n’avait pas coupé le lien.

Il était resté « conseiller » pour l’entreprise et rémunéré pour cela près de 2 millions de dollars par an (1,91 million d’euros). Un investissement qui n’a pas été très rentable pour l’entreprise puisque l’ancien patron s’est rapidement plaint de ne pas être écouté du nouveau, plus pressé de tuer le père que de suivre ses recommandations, notamment en centralisant à l’extrême les prises de décisions, y compris celles des créatifs.

Bob Chapek avait décidément du talent pour se faire des ennemis. Curieux que ni l’ancien PDG ni l’actuel conseil d’administration ne s’en soient rendu compte avant. Cela révèle une gouvernance défectueuse comme en raffolent les investisseurs activistes. Tels les vautours des dessins animés de la firme, ils se sont posés à l’entrée du conseil, exigeant la vente de divisions entières pour faire remonter le cours de Bourse.

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