Il y a trois ans, je partais m’expatrier au Canada. Malgré la nécessité d’ouvrir un compte bancaire sur place pour l’administratif, je prenais aussi l’initiative de regarder l’offre de la néo-banque Revolut et de me commander une carte. En dehors de la zone euro, le cashback de 1 % avec l’offre Metal me permettait de rentabiliser le coût de chaque mensualité (13,99 €), tout en profitant des avantages premium de celle-ci.
Depuis, j’ai quitté Toronto pour Lisbonne au Portugal, en passant plusieurs mois en France. J’ai changé plusieurs fois de formule d’abonnement, mais jamais je n’ai quitté Revolut.
Carte dans la poche, application sur mon téléphone, la néo-banque britannique me suit partout depuis maintenant 3 ans. Entre temps, son nombre de clients est passé de 10 à 20 millions. Le modèle a bien changé, mais finalement, il s’est toujours adressé à un certain type de profils. Je ne pense pas me tromper si je dis que j’en fais particulièrement partie.
Le profil type du client Revolut
Jeune, voyageur, citadin, avec un pouvoir d’achat relativement bon, Revolut me vise. Et me touche. Sans avoir encore besoin d’un prêt immobilier ou d’un crédit à la consommation, je suis de cette génération qui n’a pas encore connu l’épargne rentable. Les taux faibles, la pandémie… mes premières années dans la vie active ne ressemblent pas à celles des autres générations.
Plutôt que de l’épargne et le crédit, je fais partie de ceux qui ont vu les particuliers se lancer en masse en Bourse et sur les crypto-monnaies, les fintech venir dématérialiser et simplifier les contrats d’assurance-vie et démocratiser la facilitation de paiement en 3x sans frais. Je fais aussi partie de cette nouvelle génération qui a délaissé le cash et qui ne trouve plus ça normal de devoir payer des frais de transaction à l’étranger.
Ma génération, aussi, a oublié ce qu’était une carte Gold, une carte Premier, et d’autant plus une carte Infinite. En remplacement, nous connaissons les cartes personnalisées, à débit immédiat et à autorisation systématique, les cartes internationales, les cartes Metal et les cartes dématérialisées sur nos téléphones via Google Pay/Apple Pay. Notre conseiller est avant tout un service client disponible par chat ou par téléphone. Nous puisons notre confiance dans la rapidité d’une application, l’absence de bug de la carte, et la capacité de la banque à innover.
Ma première année avec Revolut
Les temps ont bien changé. Il y a trois ans, Revolut me permettait d’avoir une carte compatible avec le paiement mobile à l’heure où très peu de banques françaises avaient sauté le pas. En même temps, les applications mobiles des autres établissements étaient lentes et complexes. Et Boursorama, qui lançait tout juste ses cartes internationales (Boursorama Ultim), ne se présentait pas encore comme une très bonne solution pour un voyageur comme moi.
L’application, parlons-en. Rapide et ludique, elle initiait aussi tout ce dont une néo-banque peut apporter comme avantages pour mieux gérer son argent. Revolut lançait les sous-comptes, me permettant de créer des cagnottes pour économiser. À cela, deux solutions. La première : des virements journaliers ou hebdomadaires de mon compte vers ces sous-comptes. La deuxième, encore plus pertinente : un arrondi à l’euro pour transvaser quelques centimes ou quelques euros à chaque paiement. En quelques mois, j’arrivais à me dégager de quoi réserver un billet d’avion, sans aucun effort.
Le suivi de l’historique des dépenses détaillé, en fonction des commerçants et des domaines (alimentation, restaurant, déplacement, divertissement, etc.) m’ont aussi permis de comprendre rapidement comment s’organisaient mes dépenses. L’impact d’une commande à 3 dollars, chaque jour dans le même café pour aller travailler, est bien plus représentatif sur l’application à la fin du mois que dans mon esprit, au quotidien. Les estimations de dépenses, pour savoir à combien nous finirons le mois, sont tout aussi importantes, pour se calmer avant d’en arriver au point de devoir être à découvert.
Les voyages avec Revolut
Outre le cashback de 1 % à l’étranger, ma carte Metal me permettait aussi de ne payer aucuns frais sur mes paiements et sur mes retraits. Les assurances pour les billets d’avion, pour les retards ou pour les bagages, l’accès aux salons des aéroports selon les conditions clairement expliquées dans la formule, participaient aussi à ce qu’un voyageur peut rechercher. Mais cela n’était rien sans la plateforme de change de devises, pour échanger des euros contre des dollars canadiens, des dollars américains ou encore des couronnes suédoises.
À l’étranger, aussi, quelle était ma surprise en découvrant que ma carte Revolut était finalement la plus dispensée de problèmes. À condition d’avoir toujours les fonds disponibles sur son compte (carte à autorisation systématique), la carte Revolut est certainement l’une des moins défectueuses. Je n’ai jamais connu de problème sur un terminal de paiement, ce qui n’est pas le cas des autres cartes que j’ai déjà pu tester. Même chose pour les paiements en ligne d’ailleurs. À plusieurs reprises, je devais me replier sur ma carte Revolut pour réserver un transport, ou régler un achat sur un site e-commerce.
La simplicité des paiements en ligne
Comparé à d’autres établissements en ligne, Revolut a travaillé la simplicité de l’accès à son numéro de carte, pour pouvoir facilement copier et coller ses coordonnées pour un paiement. Cela paraît n’être qu’un détail, mais il peut rapidement nous donner l’habitude de privilégier Revolut pour les paiements sur Internet, tant il est plus facile et rapide d’inscrire les coordonnées de sa carte.
Autre détail qui n’en est pas un : Revolut propose depuis longtemps l’alimentation du compte par carte bancaire (gratuitement), en alternative au virement bancaire. Une solution bien plus rapide et qui encourageait à continuer d’alimenter son compte. Sur N26, beaucoup de clients ont certainement délaissé l’application car ils étaient obligés de passer par un virement classique pouvant prendre plusieurs jours pour ne pas payer de frais.
La sécurité avec Revolut
Revolut m’est d’ailleurs devenue une évidence pour mes paiements en ligne comme pour mes abonnements. L’application nous permet de savoir quels sont nos prélèvements automatiques en cours et potentiellement y mettre fin. J’ai également pris l’habitude d’utiliser les cartes virtuelles mises à disposition, mais aussi les cartes virtuelles éphémères, qui s’autodétruisent après chaque utilisation. La meilleure solution pour ne pas se faire avoir avec un site malveillant.
Sur Revolut, la double authentification est toujours de mise. Et après chaque paiement, depuis trois ans, j’authentifie mes achats par reconnaissance faciale ou en tapant mon code d’accès. Bientôt, Revolut proposera même aux professionnels d’utiliser sa propre solution de paiement. Pour les clients, cela sera une solution pour aller encore plus vite, sans perdre en protection. C’est aussi une porte ouverte vers de nouvelles possibilités de points de récompenses pour la fidélité. De quoi encourager les petits commerces en plus des multinationales. Le tout sans devoir se coltiner une carte de fidélité dans notre portefeuille et recevoir un nombre incalculable de mails indésirables.
Une banque qui avance
À l’ouverture de mon compte jusqu’à cette année, je suis passé d’un IBAN anglais à un IBAN lituanien (novembre 2020) puis à un IBAN français (juillet 2022). De quoi décrire l’évolution de la néo-banque vers une banque classique. Revolut possède aujourd’hui des licences qui lui permettent de se présenter comme une banque à part entière en France, et cela débouchera bientôt sur l’arrivée des très attendus produits d’épargne, de crédit et de découvert autorisé. Pour moi, ce fut avant tout gage d’une banque qui avance et qui s’améliorera avec le temps.
Le nombre de clients et la santé financière de la banque m’ont aussi donné cette impression. En tant que journaliste spécialisé dans les fintech, j’ai pu suivre le parcours de Revolut et les changements sur son modèle. Le constat est indiscutable : Revolut a fait bien mieux que N26, qui doit quant à elle faire face à des problèmes avec les régulateurs, avec les clients et avec sa propre santé financière. La néo-banque prépare son introduction en Bourse, mais cela ne reflète qu’une startup qui n’a pas trouvé la rentabilité en dix ans d’activité et qui doit aujourd’hui se protéger des investisseurs qui ne souhaitent plus vraiment lui accorder de nouveaux fonds.
Revolut s’est quelque peu bâti sur le retard de N26. Ce fut le cas aussi avec les produits d’investissement. Sa plateforme d’achat d’actions, de crypto-monnaies et de matière première a pris à contre-pied N26, qui vient tout juste d’annoncer l’arrivée de sa fonctionnalité… 5 ans après. Avec le confinement et la folie des marchés boursiers et des cours des crypto-monnaies, Revolut a traversé la crise avec brio, sans plus se soucier de la baisse de l’utilisation de ses cartes bancaires, pourtant au centre de son business model au départ.
Pourquoi garder Revolut ?
Finalement, depuis quelques mois, j’ai délaissé la banque traditionnelle chez qui je possédais mes comptes et mes livrets pour Boursorama Banque, sa carte gratuite, et ses possibilités d’accompagnement dans ses services bancaires. Mais je n’ai pas oublié Revolut. Les banques en ligne ont beau avoir rattrapé leur retard technologique, elles ne sont toujours pas aussi optimales que Revolut dans l’intégration de leurs technologies et leurs fonctionnalités.
Boursorama me donne donc la sécurité de pouvoir accéder à du crédit, des livrets, du découvert autorisé, mais pour le reste, Revolut est un meilleur outil de gestion des dépenses à mon avis.
Compte courant
Conditions : Aucune
Frais annuels : 0 € • Dépôt initial : 0 €
Dépôt de chèques : ✘ • Dépôt d’espèces : ✘
Carte bancaire
Coût mensuel de la carte : 0 €
Retraits zone euro : Gratuit jusqu’à 200€ par mois • Paiements zone euro : Gratuits
Retraits en devises : Gratuit jusqu’à 200€ par mois • Paiements en devises : Gratuits
Cartes proposées
Paiement mobile
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Par expérience à l’étranger, posséder deux cartes chez deux établissements différents est tout aussi important que de garder un peu de cash sur soi. Et même si je pense que Revolut ne pourra pas toucher les 100 millions de clients qu’elle comptait obtenir d’ici peu, selon ses objectifs avant la pandémie, elle passera bientôt le cap où une base de clients l’aura intégré dans son quotidien.
L’IBAN français paraît peut-être comme un détail, mais il ouvre la voie à tous ceux qui souhaitaient ajouter leur compte Revolut pour obtenir son salaire directement sur son compte, relier ce dernier aux fournisseurs télécom, à la Sécurité sociale ou encore aux organismes d’assurance… tout un tas d’opérations malheureusement pénalisées par la discrimination à l’IBAN.