Les choses sérieuses commencent pour le XV de France féminin. Qualifiées pour les quarts de finale grâce à leur deuxième place dans le groupe C, les Bleues débutent la phase de matchs à élimination directe, samedi 29 octobre, face à l’Italie, à Whangarei, en Nouvelle-Zélande (5 h 30, sur TF1). Contre les Azzurre, le sélectionneur, Thomas Darracq, a choisi de faire confiance à ses cadres, dont la plupart avaient été laissées au repos lors du dernier match contre les Fidji (44-0), pour mener le XV de France vers les demi-finales.
Larges sourires, lunettes de soleil, barbecue… en observant les photos de la journée à la plage organisée dimanche, au lendemain de la large victoire contre les Fidjiennes, rien ne laisse penser que les Bleues jouent leur avenir dans la compétition samedi. Pourtant, cette journée de repos dans la baie de Matapouri fait partie intégrante de la préparation pour la suite de la Coupe du monde, et était nécessaire pour régénérer les corps et les esprits des joueuses, parties de France le 22 septembre, et concentrées sur le rugby depuis. « Ça fait un moment qu’on est en Nouvelle-Zélande et qu’on s’entraîne, donc au-delà du rugby, la préparation va se faire aussi dans nos têtes pour la suite », explique Gaëlle Hermet.
Capitaine pour l’opposition contre l’Italie, la joueuse aux quarante et une sélections espère que cette virée à la mer soudera encore davantage les Bleues pour la suite de la compétition. « Entre les moments off que l’on a eus cette semaine, la positivité que l’on amène à l’entraînement, la bonne humeur, je pense que ce sont des signaux forts qui peuvent nous apporter [quelque chose] sur le terrain et qui font la force de ce groupe », affirme-t-elle.
Une fois la parenthèse de la plage fermée, Gaëlle Hermet et ses coéquipières se sont immédiatement remises au travail, concentrées pour aborder le quart de finale contre l’Italie, leur premier match couperet. « C’est le deuxième round, une deuxième compétition qui commence, ajoute la Toulousaine. Ce sont des matchs à enjeu, soit ça passe, soit ça casse, mais on ne l’aborde pas comme ça, on ne veut pas s’ajouter de pression supplémentaire. Pour nous, c’est une étape qu’il faut remporter pour atteindre la prochaine étape. »
Le retour des cadres
Alors que Thomas Darracq avait fait tourner son effectif pour laisser du temps de jeu à d’habituelles remplaçantes contre les Fidji, le sélectionneur a choisi de revenir à une composition bien plus proche de celles des premiers matchs contre l’Afrique du Sud et l’Angleterre, en alignant, face à l’Italie, douze des quinze joueuses qui étaient titulaires face aux Anglaises.
Il doit néanmoins se passer des services de Laure Sansus, qui souffre d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou, et de Romane Menager, qui se remet progressivement d’une commotion subie contre le XV de la Rose. Mais le sélectionneur pourra compter sur Céline Ferer, Caroline Drouin, Maëlle Filopon ou encore Emilie Boulard, qui ont été alignées lors des trois premiers matchs. « Ça fait partie des éléments à prendre en compte, mais par rapport à leurs postes, aux blessures, il y a des filles qui ne tournent pas, et on essaye d’avoir une gestion individuelle à l’entraînement pour elles », explique Thomas Darracq.
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Et bien qu’un groupe de titulaires presque indiscutables semble se dégager pour la phase finale, le sélectionneur souhaite que toutes ses joueuses restent impliquées, tant elles peuvent être des atouts en quittant le banc de touche. « Chloé [Jacquet] est capable d’amener beaucoup de danger en fin de match par rapport à sa capacité de vitesse, Emeline [Gros] pourra aussi apporter beaucoup de vitesse quand elle rentrera, et on sait que cette équipe d’Italie peut être dangereuse jusqu’au bout, explique-t-il. Les matchs de phase finale vont se jouer sur la durée, donc il faut aussi un groupe de finisseuses capables d’apporter en fin de match. »
La fin de match, c’est justement ce que les Bleues avaient raté, contre ces mêmes Italiennes, en match de préparation, en septembre, avec un essai transformé concédé à la 75e minute, signant une défaite 26-19. Ce revers oblige le XV de France à prendre les Azzurre au sérieux, mais sans sentiment de revanche. « C’est une équipe que l’on a l’habitude de rencontrer, et qui peut nous ressembler sur le plan de jeu. On ne prend pas ce match comme une revanche. On fait table rase, même si ce match nous a servi dans la préparation. Là, on est dans une nouvelle compétition, et c’est une équipe qu’on doit rencontrer pour passer à l’étape suivante », assure Gaëlle Hermet, avec déjà à l’esprit l’envie d’accéder aux demi-finales, soit contre les Néo-Zélandaises, soit contre les Galloises, qui s’affrontent samedi matin à 8 h 30.