Comme redouté, les négociations qui réunissent depuis plusieurs semaines direction et syndicats d’hôtesses et de stewards d’Air France, pour trouver un successeur à l’accord collectif qui arrive à échéance lundi 31 octobre, ne seront pas terminées à temps. « Nous arrivons au bout du mois d’octobre et de l’accord collectif », soupire Christelle Auster, présidente du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC), selon laquelle « pour la première fois, il n’y aura pas d’accord » entre la direction et les syndicats.
Désormais, fait elle savoir, Air France envisage un « passage en unilatéral ». En pratique, tant que les discussions n’auront pas abouti, c’est la direction qui prend la main sur l’organisation du travail des personnels navigants commerciaux (PNC). Elle ne devrait pas en abuser. Les syndicats auraient notamment « demandé que pendant les négociations, il n’y ait pas de modification de la composition des équipages », précise Mme Auster.
Justement, le nombre d’hôtesses et de stewards par vol est le principal point d’achoppement des discussions. Au nom de la rentabilité, la direction voudrait imposer un PNC pour 51 passagers contre un PNC pour 48 aujourd’hui, lors des vols long-courriers. Les syndicats souhaitent, au contraire, conserver la composition actuelle des équipages. Ils suivent ainsi l’avis des salariés, qui ont déjà rejeté à 72 % cette proposition, lors d’un vote organisé mi-novembre 2021 par les syndicats.
De nouvelles embauches
Sans doute consciente de ce rejet massif, la direction aurait fait un premier pas en abaissant ses prétentions, pour ne plus demander qu’un PNC pour 50 passagers. Début octobre, le Syndicat des navigants du groupe Air France (SNGAF), première organisation auprès des PNC, avait indiqué que cette nouvelle composition réduite des équipages serait une menace « sur la sécurité des vols et sur l’emploi ». A l’en croire, ce sont de 800 à 1 200 PNC qui pourraient se trouver en sureffectif dès le 1er novembre. Une crainte qui ne semble pas partagée par la présidente du SNPNC. Selon elle, « seuls 80 PNC » seraient concernés. « Nous sommes loin des 1 200 équivalents temps plein » agités par le SNGAF, tempère Christelle Auster. La recomposition des équipages ne devrait affecter dans un premier que la dizaine de long-courriers Dreamliner 787 déjà dans la flotte d’Air France.
Mais quels que soient les chiffres, pas question pour les syndicats de voir le nombre de PNC diminuer. Au contraire, du côté du SNPNC, on milite pour de nouvelles embauches, « c’est notre cheval de bataille », souligne Mme Auster. Cette dernière rappelle « qu’il y a 500 PNC en attente d’être embauchés après qu’ils ont réussi leur sélection ». De plus, signale la syndicaliste, 70 à 80 hôtesses et stewards vont rejoindre Air France après des accords conclus avec sa filiale court-courrier Hop !. « Il va y avoir des embauches », est-elle persuadée. Pour le SNPNC, la grève n’est donc pas à l’ordre du jour, même si la santé d’Air France s’améliore.
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