En France, chaque année, des milliers de familles sont contraintes de réduire ou de cesser leur activité professionnelle pour accompagner leur enfant touché par une maladie grave, un cancer ou un accident de la vie. Bien que l’État leur accorde plusieurs aides comme l’Allocation Journalière de Présence Parentale (AJPP) ou l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH), l’arrêt de l’activité professionnelle combiné au faible montant de ces aides conduit généralement à la baisse significative de leurs revenus, tandis que les charges ne baissent pas ou, pire encore, qu’elles augmentent.
Certains organismes caritatifs, souvent soutenus par des bénévoles, interviennent de manière ponctuelle pour aider ces familles en difficulté financière, touchant toutes les couches de la société, des familles monoparentales aux classes moyennes, affectant l’enfant malade ainsi que la fratrie. Selon l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), environ un tiers des familles touchées par cette situation disposent d’un crédit immobilier, qui est généralement la première source de dépenses du foyer. En 2021, l’ACPR estimait à 193 000 euros le montant moyen des emprunts immobiliers sur une durée de vingt ans, avec une mensualité avoisinant les 1 000 euros, une charge qui ne cesse d’augmenter.
Bien que les assurances puissent prendre en charge les mensualités de crédit immobilier en cas de maladie grave ou de handicap de l’emprunteur, rien n’est prévu lorsqu’il s’agit d’une situation similaire pour son enfant. Cela vaut même si l’emprunteur n’a pas d’autre choix que de cesser son activité professionnelle pour accompagner son enfant confronté à des actes médicaux lourds et anxiogènes. Il n’y a rien de prévu pour les parents accompagnant les enfants en fin de vie, en particulier dans le cas d’un cancer pédiatrique, qui emporte chaque année cinq cents enfants en France, soit l’équivalent de vingt classes d’école.
Ainsi, l’association Eva pour la Vie et la fédération Grandir sans cancer ont sollicité les pouvoirs publics et les assureurs pour les sensibiliser à cette situation. Nous applaudissons l’action de CNP Assurances et de la Banque postale, qui ont décidé d’agir en incluant systématiquement dans leurs nouveaux contrats une garantie « Aide à la Famille » sans majoration des cotisations. Cette démarche offre une prise en charge d’une partie des mensualités de leur crédit immobilier. Elle profite aux parents allocataires de l’AJPP qui doivent cesser leur activité pour accompagner leur enfant atteint d’une maladie grave, d’un handicap ou un accident de la vie.
Cette décision est inédite en France et ne pénalise pas l’assureur. Elle soulage les familles touchées par cette situation et leur permet de mieux prendre en charge leur enfant en détresse. L’assurance emprunteur immobilier est ainsi devenue plus solidaire avec les personnes atteintes d’une maladie grave ou confrontées à une situation difficile, et c’est un grand pas pour la société française.