Un rapport de 93 pages vient de sortir concernant l’état des activités frauduleuses en France en 2021. Dans ce dernier, on peut apprendre qu’un moyen de paiement autre que la carte bancaire s’est positionné pour la quatrième année consécutive comme le pire ennemi de nos portefeuilles.
En termes d’évolution, nous pouvons aussi lire que le nombre de fraudes a heureusement baissé de 3,8% l’année dernière, bien que le montant moyen des préjudices soit passé à 166 euros, en hausse de 14%. En proportion, le moyen de paiement le plus frauduleux fait l’objet de 37% du montant total des fraudes…
Le chéquier, l’ennemi des portefeuilles
Sur la première place du podium vient donc le fameux chéquier, qui tend petit à petit à disparaître. Les banques en ligne et les néobanques continuent de le bouder et son utilisation est donc en baisse. Mais il est encore responsable de nombreux cas de fraudes avec un taux de 0,079% par chèque utilisé en France. Rien qu’en 2021, il concerne 465 millions d’euros de fraudes.
Vient sur la deuxième marche du podium la carte bancaire. Celle que beaucoup essaient de dématérialiser ou de faire évoluer en lui ajoutant un capteur biométrique est responsable de 464 millions d’euros de fraudes en France l’année dernière. Cela dit, même si leurs montants de fraude sont sensiblement les mêmes entre carte bancaire et chéquier, il faut rapporter au nombre de transactions bien supérieures des cartes bancaires. Le risque de fraude est donc bien plus faible. D’ailleurs, son montant de fraude est en recul de 1,9%.
La troisième marche du podium est laissée au virement, avec 287 millions d’euros escroqués en 2021.
Portrait type des fraudes
Malheureusement, les fraudes sont donc plus efficaces en France en 2021, avec une hausse des montants de l’ordre de 14%. Comment les escrocs font-ils ? Selon le rapport de la Banque de France, l’usurpation d’identité reste l’un des angles d’attaques les plus importants. On l’appelle la fraude par détournement ou falsification d’un ordre de paiement, d’où l’importance dans le lot des paiements par chèque.
La Banque de France explique que les escrocs parviennent à leur but en “manipulant le payeur qui croit de bonne foi faire un paiement à un bénéficiaire légitime ou en modifiant ses attributs (montant, nom du bénéficiaire ou du donneur d’ordre, etc.)”. Dans l’actualité, on peut régulièrement voir des cas de fraudes de ce genre concerné des faux conseillers bancaires ou de faux responsables d’opérateurs téléphoniques.
Pour les cartes bancaires, les fraudes en physique sont encore nombreuses et les escrocs ne manquent pas de technicité. Leur professionnalisme leur permet par exemple d’arriver à détourner des paiements en mettant en place des “contrefaçons d’instrument physique”. Mais “les détournements de données et d’identifiants bancaires par un tiers” restent la méthode la plus redoutable.
Le fardeau des ventes en ligne
Sur Internet, un rapport de Juniper Research était encore plus précis. Dans les ventes en ligne, 49% des escroqueries concerneraient des ventes de biens physiques à travers le monde. Et les projections vont plutôt vers une augmentation des montants.
Toujours à l’échelle mondiale, les fraudes au paiement en ligne dépasseraient les 343 milliards de dollars entre 2023 et 2027. Dans son rapport, le spécialiste d’études de marché alertait des risques sur la double authentification, jugée loin d’être infaillible. De nombreuses banques se reposent pourtant sur son utilisation.