in

pas d’écrans géants à Marseille, la population partagée

pas d'écrans géants à Marseille, la population partagée



Stéphane Burgatt (correspondant à Marseille), édité par Romain Rouillard avec AFP
, modifié à

Bordeaux, Nancy, Strasbourg, Lille, Rodez, et aussi Marseille. Comme d’autres municipalités avant elle, et avant celle de Paris, la cité phocéenne a décidé de ne pas installer d’écrans géants dans la ville à l’occasion de la Coupe du monde de football qui se déroulera au Qatar du 20 novembre au 18 décembre prochains.

Malgré l’amour que porte la ville de Marseille au football, la mairie ne programmera aucune festivité qui pourrait faire la promotion de ce Mondial controversé. « On aime l’OM, on aime le ballon évidemment, mais pas à n’importe quel prix. Progressivement, cette Coupe du monde s’est transformée en catastrophe humaine et environnementale. On appelle les citoyens à la sobriété énergétique et dans quelques semaines, on va avoir des stades ouverts où on aura une climatisation à plein tube, donc on ne s’y retrouve pas », affirme Sébastien Jibrayel, adjoint au sport à la mairie de Marseille.

« Marseille est une ville de football »

Une décision qui fait débat au sein de la population phocéenne. « Malheureusement, ce serait dommage d’être privés de ces beaux matches parce qu’il y a tellement de mordus de football. Mais dans un sens, il vaut mieux se priver que de regarder des images qui peuvent nous faire mal au cœur. Moi, je suis humain et je pense à tous ces ouvriers qui sont morts », estime ce Marseillais, près du boulodrome de Bonneveine. 

Un avis que ne partage absolument pas Jean-Claude qui ne comprend pas ce boycott. « Marseille, c’est une ville de football. Le symbole, il est très fort, je n’en doute pas mais on l’attend tous (cette Coupe du monde), non c’est important (…) et c’est tous les quatre ans, il ne faut pas oublier ».  D’autres préfèrent relativiser sur l’absence d’écrans géants en plein air puisqu’entre novembre et décembre, même à Marseille, les soirées peuvent être très fraîches.

Ces autres villes qui feront l’impasse sur les écrans géants

A Paris, il n’y aura pas non plus d’écrans géants qui diffuseront les matchs du mondial. « Pour nous il n’a pas été question d’installer des zones de diffusion des matches pour plusieurs raisons: la première c’est les conditions de l’organisation de cette Coupe du monde, tant sur l’aspect environnemental que social, la seconde, c’est la temporalité, le fait que ça ait lieu au mois de décembre », a indiqué l’adjoint à la mairie chargé du sport Pierre Rabadan.

La ville de Nancy a, de son côté, pointé dans un communiqué le « décalage » de « l’usage de stades climatisés durant cette Coupe du monde (…) avec les enjeux de transition écologique » et appelé « les organisateurs (…) à « sérieusement revoir les règles d’attribution des prochaines Coupes du monde » afin « d’intégrer ces enjeux » de « sobriété » et de « respect du droit humain ».

A Bordeaux, le maire écologiste Pierre Hurmic a pris des dispositions similaires. « J’aurais vraiment l’impression, si Bordeaux accueillait ces fan zones, d’être complice » de « cette manifestation sportive qui représente toutes les aberrations humanitaires, écologiques et sportives », a-t-il justifié.

De son côté, Arnaud Robinet, le maire (Horizons) de Reims a évoqué l' »incompréhension » que susciteraient ces écrans géants « à l’heure où les pouvoirs publics demandent de réduire la consommation d’énergies ». A Strasbourg, Lille ou encore Rodez, les écrans géants seront, là-aussi, bannis.  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dissolution : bluff ou coup de pression - 03/10

Dissolution : bluff ou coup de pression – 03/10

L’Assemblée nationale débute l’examen du projet de l’assurance-chômage dans une ambiance électrique

L’Assemblée nationale débute l’examen du projet de l’assurance-chômage dans une ambiance électrique