“nous allons certainement faire des hypothèques”

Nik Storonsky, le cofondateur et patron de Revolut, ne jure pas qu’à travers les crypto-monnaies. La néo-banque semblait pourtant n’investir que sur la cryptographie ces derniers mois, mais un nouveau plan va venir contrebalancer le planning. Dans une interview accordée au journal irlandais Independant, il a annoncé son envie de se lancer sur le marché hypothécaire. Un moyen de se déployer sur le crédit immobilier via un procédé particulièrement mal conçu aujourd’hui.

Le marché hypothécaire, pour lui, entraînerait des processus longs de plusieurs mois pour les particuliers. “Au mieux, c’est sept jours”, regrettait-il, en parlant de la durée avant de pouvoir obtenir une réponse des organismes. Pour l’achat d’une maison, Revolut pourrait faire sa révolution. “Nous allons certainement faire des hypothèques pour les consommateurs”, confirmait-il. Quant à savoir si la néo-banque se chargera de toute la gestion ou si elle aura besoin de nouer des partenariats, Nik Storonsky reste encore vague.

“Cela pourrait être l’un des deux modèles, ou une combinaison. Le premier est une hypothèque financée par nous en tant que banque. Ou cela pourrait être comme une introduction hypothécaire. Mais en fin de compte, ce que nous voulons créer, c’est une expérience sans friction qui est 100 % numérique, de sorte que dans l’application, vous faites une demande de prêt hypothécaire, sélectionnez la maison que vous souhaitez acheter, puis recevez un e-mail en même temps. Tout serait instantané et automatisé”, disait-il, invité dans le podcast du journal irlandais, en direct du Web Summit à Lisbonne (Portugal).

Les deux stratégies de Revolut

Revolut a toujours réussi à s’en sortir grâce à sa capacité à avancer vite, sortir des produits au bon moment, réfléchir à une expansion intelligente et prudente, tout comme jongler parfaitement entre des produits parallèles aux produits bancaires, et des produits concurrençant les banques traditionnelles. Les prêts hypothécaires se rangeront dans la deuxième catégorie de produits chez la néo-banques. L’arrivée d’une crypto-monnaie Revolut, quant à elle, appartiendra au premier panier.

En termes d’autorisation des autorités, Revolut a parcouru la majorité du parcours semé d’embûches pour une fintech. Les barrières sont moins lourdes et Revolut est un établissement de crédit aussi bien au Royaume-Uni qu’en Europe, y compris en France. Pour les prêts hypothécaires, il faudra néanmoins attendre avant de voir quelque chose arriver en France. La priorité sera certainement sur le Royaume-Uni. Le déploiement ne sera pas tant compliqué du point de vue des autorités, mais de la connaissance du marché. Dans l’hexagone, cela dit, le crédit et le découvert autorisé ne sauraient plus tarder.