Il y a quelques mois à peine, les légendes vivantes que sont Tom Brady et Aaron Rodgers semblaient éternelles. Soudainement, chaque match est pénible et les deux quarts-arrières semblent plus que jamais mortels.
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Soyons clairs d’emblée, cette première moitié de saison cahoteuse pour les Buccaneers et les Packers ne doit pas être entièrement attribuée aux difficultés des deux pivots.
Par contre, quand les choses se passent bien, ils reçoivent une vague d’amour inconditionnel. Il est tout à fait logique que leurs performances soient remises en question quand le bateau prend l’eau.
Pour la première fois depuis 2002, selon NFL Research, Tom Brady présente une fiche perdante (3-4) après sept matchs. Hier, les Buccaneers ont inscrit seulement trois points contre les Panthers, une équipe qui était considérée parmi les pires du circuit et menée par un entraîneur-chef par intérim.
C’est d’ailleurs la cinquième fois seulement dans l’illustre carrière de Brady que son équipe est limitée à trois points ou moins.
Évidemment, le receveur vedette Mike Evans n’a pas aidé la cause des Bucs quand il a laissé échapper une bombe de Brady, lui qui était seul à des kilomètres à la ronde.
Pour la sixième fois cette saison, le jeu au sol n’a pas produit 100 verges. La ligne à l’attaque sous-performe autant en protection que sur le jeu terrestre.
Et la défense, qui ne concédait que des miettes au sol depuis plusieurs années, a donné plus de 150 verges par la course pour la troisième fois cet automne.
La situation de Brady
Tout ça n’est donc pas du ressort de Brady, mais il n’en demeure pas moins que l’homme de 45 ans n’arrive pas à élever ses coéquipiers comme par le passé.
La communication avec les receveurs semble ardue. Les colères contre la ligne offensive sont devenues fréquentes.
Avec tous ses accomplissements, Brady a évidemment gagné le droit d’être extrêmement exigeant. Cela peut toutefois devenir problématique quand lui-même ne joue pas à son habituel niveau exceptionnel.
Encore plus quand il semble bénéficier de règles qui lui sont propres au sein de l’équipe. Ses absences, que ce soit durant le camp d’entraînement ou pour un mariage la semaine dernière, ne passent certainement pas inaperçues.
Brady a été sensationnel en 2021 et il est difficile de croire que soudainement, le mur du temps a frappé à ce point. Tout porte à croire qu’il n’est pas fini et qu’il va trouver un tour dans son sac pour relancer les Buccaneers.
Mais une inévitable question se pose : est-ce que ses coéquipiers sont aussi enchantés que par le passé à se défoncer pour lui ? Le double standard dans le vestiaire commence-t-il à laisser des traces ? Il ne faut pas conclure que c’est le cas, mais ce scénario plausible mérite d’être considéré pour expliquer les difficultés actuelles.
Rodgers en arrache
Ce n’est pas plus facile chez les Packers avec Aaron Rodgers. Pour la première fois de sa carrière, il montre aussi une fiche perdante après sept matchs.
Face aux Commanders, l’attaque n’a pas converti le moindre troisième essai. C’est une première depuis la sixième semaine de la saison de 1999, il y a une éternité.
Rodgers n’a pas tenté une passe qui a voyagé plus de 10 verges avant la toute fin de la première demie. Il n’a toujours pas établi une relation de confiance avec ses nouveaux receveurs.
La précision habituellement chirurgicale qui a fait la réputation de Rodgers depuis des années fait défaut. Pour la deuxième fois en trois semaines, les Packers ont laissé échapper une avance de plus de 10 points.
Que ce soit lui ou Tom Brady, il ne faut jamais miser trop d’argent, voire pas du tout, pour tenter de prédire la fin du parcours. Ils ont tout le talent et la détermination du monde pour rebondir.
Les Bucs, malgré quatre défaites à leurs cinq derniers matchs, demeurent en tête de leur douillette division. Les Packers, dans le fouillis de la Conférence nationale, peuvent encore se relever.
Il faut peut-être, cependant, commencer à réaliser que les deux intouchables légendes présentent des failles dans l’armature.
GAGNANTS
Joe Burrow
Le quart-arrière des Bengals a été sans pitié pour les Falcons en complétant 34 de ses 42 passes pour 481 verges et trois passes de touché. Il a ajouté un touché au sol. Après un début de saison boiteux, les Bengals ont relancé la machine.
Benjamin St-Juste
Le demi de coin québécois fait plus que tenir son bout. Face aux Packers, il a réalisé quelques gros jeux et, en ce moment, il est en train de s’établir comme le meilleur demi de coin de l’équipe.
Les Seahawks
Leurs recrues sont sensationnelles, l’attaque va beaucoup mieux que prévu et la victoire face aux Chargers procure aux Seahawks le premier rang de la division Ouest de la Conférence nationale. Impressionnant !
Josh Jacobs
Personne ne freine le porteur des Raiders dernièrement. Josh Jacobs a pilé sur le corps des Texans avec 143 verges au sol et trois touchés. Il a gagné 441 verges par la course à ses trois derniers matchs.
Les Chiefs
Patrick Mahomes a gagné 423 verges par les airs avec trois passes de touché. Le jeu au sol a gagné 112 verges (5,3 par portée). Mecole Hardman a inscrit trois touchés. Le tout contre la défense redoutable des 49ers. Les Chiefs peuvent encore frapper de partout.
PERDANTS
Les Packers
La défaite face aux Commanders éloigne les Packers (3-4) des Vikings (5-1) dans la division Nord. L’attaque aérienne continue de chercher ses repères. Deux fois seulement cette saison, Aaron Rodgers a franchi la barre des 250 verges.
Les Colts
Matt Ryan a lancé deux autres interceptions et les Colts ont maintenant perdu deux importants matchs de division face aux Titans. Quand Ryan lance 44 passes et que Jonathan Taylor court 10 fois, il y a lieu de se poser des questions.
Les Lions
Où est passée l’attaque explosive des Lions ? Après avoir inscrit en moyenne 35 points à leurs quatre premiers matchs, ils n’en ont inscrit aucun la semaine dernière et n’en ont inscrit que six cette semaine. La perte du receveur Amon-Ra St. Brown fait mal, mais quand même…
Les Chargers
Ils ont perdu le match face aux Seahawks, mais, surtout, ils ont perdu le receveur Mike Williams et le demi de coin JC Jackson. Les Chargers et les blessures, une triste histoire sans fin…
Les Broncos
D’accord, les Broncos passaient de Russell Wilson (blessé) à Brett Rypien. N’empêche qu’ils ont inscrit neuf points seulement face aux Jets. Les Broncos marquent 14,3 points par match cette saison. Quel épouvantable spectacle !
5 jeux de la semaine
1. UN NOUVEAU MONSTRE
Les Seahawks connaissent un étonnant début de saison et l’un des artisans de leur plus récente victoire, face aux Chargers, est le porteur de ballon recrue Kenneth Walker III. Au quatrième quart, les Chargers pouvaient toujours espérer revenir dans le coup malgré un retard de 14 points, mais les Seahawks ont remis le ballon à Walker, qui a galopé sur 74 verges. Le touché a brisé les derniers espoirs ennemis. Walker a terminé la rencontre par 168 verges au sol et deux touchés.
2. LE RETOUR DE PRESCOTT
À son retour au jeu face aux Lions, le quart-arrière des Cowboys Dak Prescott n’a pas été sensationnel, mais il a fait le boulot. Il a complété 19 de ses 25 passes pour 207 verges et une passe de touché, sans interception. Sa blessure au pouce n’a pas semblé le limiter, même si la rouille semblait être au rendez-vous. Il a réussi son unique passe de touché après un cadeau des Lions aux Cowboys, lorsque le quart-arrière Jared Goff a laissé échapper le ballon sur un sac du quart de Sam Williams.
3. BOTTÉ BLOQUÉ
Les Browns ont livré une rude bataille aux Ravens, mais ils ont vu leur élan freiné en fin de rencontre. Progressant en zone des Ravens avec le ballon, ils se sont retrouvés à la ligne de 37 pour tenter un placement qui aurait nivelé la marque, mais une pénalité pour hors-jeu leur a coûté cinq verges. La tentative de placement du botteur Cade York devait donc faire 60 verges et son botté a été dévié par Malik Harrison. Les Ravens ont ainsi conservé leur emprise sur le premier rang de la division Nord.
4. GROSSE PERTE
Encore une fois, le porteur de ballon recrue des Jets, Breece Hall, a épaté la galerie face aux Broncos. Il a filé pour une longue course de 68 verges, dans la zone des buts. Dans son cas, malheureusement, c’est plutôt sa blessure au genou qui a préséance sur sa performance. L’entraîneur-chef Robert Saleh a indiqué qu’il s’agirait d’une blessure au ligament croisé antérieur. Reste à voir l’étendue de la blessure, mais ça regarde très mal pour celui qui brillait avec les Jets.
5. À UNE VERGE DU BUT
Dans une journée qui n’a pas été mémorable en matière de suspense et d’enjeux, les Giants et les Jaguars ont offert le meilleur spectacle. En avant par 23 à 17 en fin de rencontre, les Giants ont eu très chaud. Avec 1 min 04 s à jouer, Trevor Lawrence et les Jags ont entamé la poussée de la dernière chance. À la ligne de 17 des Giants et avec cinq secondes à jouer, Lawrence a rejoint Christian Kirk, mais ce dernier a été plaqué à une verge des buts par Fabian Moreau, puis Xavier McKinney et Julian Love ont complété le plaqué pour clore le débat.