La néobanque Revolut est discrète. Son offre bancaire n’a plus beaucoup évolué depuis un an et son portefeuille de clients semble assez stable, sous la barre des 2 millions en France. La société britannique ne fait pas beaucoup de bruit. Et pourtant, quelque chose se prépare. Ses ambitions dans les crypto-monnaies ont été rehaussées. Des mouvements, çà et là, dessinent la silhouette d’un projet d’ampleur.
En 2020 et 2021, l’établissement a grandement profité de sa fonctionnalité d’échange de crypto-monnaies. En plus de l’aider à acquérir de nouveaux clients, la néobanque en a aussi profité pour trouver une source de revenus plus efficace encore que ses cartes bancaires. Cela n’a duré qu’un temps – l’hiver des crypto-monnaies a gelé tout un marché et fait disparaître des acteurs – mais Revolut s’accroche et y croit.
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Ça s’agite chez Revolut
À chaque semaine sa petite information. Depuis le début de l’année, les équipes en interne s’agitent. On a eu droit à l’arrivée de nouveaux jetons (pour un total de 80 crypto-monnaies disponibles), l’arrivée des transferts entre portefeuilles, la pleine propriété des actifs, mais aussi des frais réduits sur les cartes Premium et Metal. Tout cela semble pourtant n’être que les prémices d’un projet plus grand.
Tout d’abord, Revolut embauche. La société prévoit d’augmenter la taille de ses équipes spécialisées dans les crypto-monnaies à hauteur de 20 % au cours des six prochains mois. Cela concernera à la fois ses bureaux en Europe, à Londres mais aussi aux États-Unis. Et les postes recherchés sont représentatifs de la préparation de quelque chose de gros. En tout, 230 postes sont actuellement à pourvoir (pour la partie émergée de l’iceberg).
Les profils recherchés par Revolut :
- Ingénieurs logiciel
- Juristes spécialisés
- Experts en conformité financière
Tout semble converger vers le projet de lancement d’une crypto-monnaie Revolut. Le jeton pourrait s’appeler “Revcoin”, alors que le cofondateur de la néobanque Nik Storonsky donnait de précieux détails aux journalistes de The Block en mai dernier. La rumeur remonte à septembre 2021, et il est pratiquement sûr qu’il ne s’agirait pas d’un stablecoin mais d’un jeton sujet aux fluctuations, censé permettre de récompenser les clients Revolut.
Son principal cousin, pour le comparer, serait le BNB de Binance. Il n’est pas étonnant que la société se soit inspirée de la crypto-monnaie de la plateforme d’échanges numéro 1 dans le monde. Au festival de la Finance, au mois d’avril dernier à Londres, Revolut révélait déjà que 100 personnes parmi ses équipes “travaillent actuellement dans les cryptos et le web3”. À cette occasion, Nik Storonsky était très clair dans ses propos :
“Pour nous, les cryptomonnaies sont une verticale à part entière des services financiers, qui se développe évidemment très rapidement avec de nombreuses applications intéressantes construites sur le web3. Nous aimerions donc évidemment participer à cela et nous avons beaucoup de projets passionnants que nous ne pouvons pas encore partager”.
Une crypto-banque Revolut
Au cours du mois d’août, en pleines vacances pour de nombreuses personnes, c’est à Chypre que la suite du plan secret de Revolut s’est profilé. La néobanque a reçu l’approbation d’une nouvelle licence de la Cyprus Securities and Exchange Commission (CySEC) pour pouvoir proposer des produits et services en référence aux crypto-monnaies et aux actifs numériques plus largement. Revolut serait donc en voie de devenir une véritable plateforme d’échanges de crypto-monnaies autonome et aux possibilités bien plus complètes sur le sol européen.
C’est ainsi que Revolut pourrait chercher à combler les trous de ses services bancaires en capitalisant sur des solutions décentralisées de la DeFi. Il pourrait par exemple s’agir de solutions de prêts en crypto-monnaies, comme Aave le fait également (la société derrière le protocole vient également d’obtenir une licence européenne stratégique). En France, Revolut se rapprocherait d’acteurs comme Coinhouse, qui se revendique comme une “crypto-banque”. Affaire à suivre.