L’Ukraine a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour répondre à la décision de la Russie de déployer des armes nucléaires au Bélarus. Dans une allocution télévisée samedi soir, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie pourrait déployer des missiles capables de porter des ogives nucléaires sur le territoire bélarussien si les États-Unis stationnaient leurs missiles en Europe. Cette décision a été critiquée par l’Ukraine, qui y voit le signe d’un « chantage nucléaire » de la part de Moscou.
Parallèlement, l’Otan a également exprimé sa préoccupation face à cette annonce, la qualifiant de « nouvelle escalade de la course aux armements ». L’organisation a rappelé que la Russie avait déjà violé plusieurs traités internationaux en matière de désarmement nucléaire, notamment le traité INF, et qu’elle continuait de développer des armes nucléaires de manière agressive. Pour l’Otan, le déploiement d’armes nucléaires au Bélarus ne ferait qu’empirer la situation et augmenter les tensions entre la Russie et ses voisins.
Le gouvernement bélarussien, quant à lui, a minimisé l’impact de cette décision, affirmant que les armes nucléaires russes ne seraient pas stationnées en permanence sur son territoire et que cela ne constituait pas une menace pour les pays voisins. Le président bélarussien Alexandre Loukachenko a également souligné que la Russie était un partenaire stratégique de longue date pour son pays et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter outre mesure.
Néanmoins, cette décision de la Russie a ravivé les tensions entre Moscou et ses voisins, notamment l’Ukraine, qui craint d’être la prochaine cible des ambitions nucléaires russes. L’Ukraine a en effet déjà été confrontée à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et à la guerre dans l’est du pays, qui a fait plus de 13 000 morts depuis 2014. Pour Kiev, la montée en puissance de l’arsenal nucléaire russe ne peut que renforcer la menace à laquelle elle est confrontée et compromettre la stabilité de la région.
Face à cette situation, l’Ukraine a appelé la communauté internationale à se mobiliser pour faire pression sur la Russie et la contraindre à respecter les traités internationaux en matière de désarmement nucléaire. Le gouvernement ukrainien a également exprimé sa solidarité avec le Bélarus, qui est lui aussi victime des menaces russes, mais a appelé ce pays à faire preuve de vigilance face aux ambitions de Moscou.
En fin de compte, cet épisode montre une fois de plus la dégradation des relations entre la Russie et ses voisins, ainsi que la croissance des tensions géopolitiques entre les grandes puissances. Si la décision de la Russie de déployer des armes nucléaires au Bélarus ne constitue pas une surprise en soi, elle ne peut qu’aggraver les craintes des pays voisins et renforcer leur volonté de se défendre face à la menace russe. Dans ce contexte, il devient urgent de renouer le dialogue entre les différentes parties et de faire respecter les normes internationales en matière de désarmement nucléaire pour éviter une escalade dangereuse.