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Réunis en urgence à Bruxelles, vendredi, les ministres de l’Énergie de l’Union européenne vont plancher sur des mesures communes afin d’enrayer la crise énergétique liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais des divisions internes entre pays membres persistent.
Les ministres européens de l’Énergie sont attendus au tournant. Ils tenteront, vendredi 9 septembre, de se mettre d’accord sur une série de mesures d’urgence pour enrayer l’envolée des prix du gaz et de l’électricité provoquée par l’offensive russe en Ukraine.
Sous forte pression, la Commission a soumis aux 27 États membres une panoplie de mécanismes – certains très complexes – avec l’espoir d’aboutir, la semaine prochaine, à un texte suffisamment consensuel pour être rapidement approuvé.
Si l’idée de confisquer les superprofits du nucléaire et des renouvelables pour les redistribuer est bien accueillie, les pays membres de l’UE sont très divisés sur un plafonnement des prix du gaz russe.
Au cœur des débats : les dysfonctionnements du marché européen de l’électricité, où le prix de gros est indexé sur le prix de revient de la dernière centrale mobilisée pour répondre à la demande – souvent une centrale au gaz.
L’UE d’accord sur la redistribution des superprofits
La Commission propose de plafonner les revenus des opérateurs du nucléaire et d’énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, hydroélectrique) qui vendent leur électricité à un prix très au-dessus de leurs coûts de production.
Les États pourraient prélever la différence entre ce plafond (un niveau de 200 euros/mégawhattheure est évoqué) et le prix du marché pour redistribuer ces superprofits aux ménages et entreprises vulnérables.
« L’idée a reçu énormément de soutien parmi les États. Après, le diable est dans les détails, il faudra déterminer le plafond », souligne un diplomate européen. Berlin et Paris avaient demandé un tel « mécanisme de contribution ».
Parallèlement, la Commission veut réclamer « une contribution temporaire de solidarité » aux producteurs et distributeurs de gaz, charbon et pétrole, favorisés par l’envolée des cours mondiaux. Il faut « une discussion sans tabous » sur « les groupes énergétiques réalisant des profits exceptionnels en temps de guerre », a martelé, jeudi, la ministre autrichienne, Leonore Gewessler.
Mésentente sur le plafonnement des prix des livraisons de gaz russe
Après l’accord des Vingt-Sept fin juillet pour sabrer leur consommation de gaz, la Commission propose, par ailleurs, de fixer « des objectifs contraignants » pour réduire la demande d’électricité, avec pour chaque État une baisse « d’au moins 10 % de la consommation mensuelle nette » et d' »au moins 5 % » aux heures de pointe.
Là encore, la proposition est largement saluée. Un diplomate européen note la même « grande convergence de vues » concernant le soutien aux fournisseurs d’électricité, à court de liquidités face à la volatilité des marchés : les règles européennes pourraient être assouplies pour permettre de leur apporter rapidement des garanties publiques.
En revanche, nombre de pays ont accueilli fraîchement l’idée de plafonner le prix des livraisons russes de gaz, proposée par la Commission pour restreindre encore les revenus du Kremlin.
Son impact sur le marché suscite le scepticisme dans certaines capitales européennes, alors que le gaz russe ne représente plus que 9 % des importations européennes (contre 40 % avant la guerre). Et certains pays, dont la Hongrie, qui restent très dépendants de Moscou sur l’énergie, redoutent des conséquences économiques désastreuses.
Avec AFP