in

« L’intérim médical dans les hôpitaux publics est le symptôme d’un mode de pilotage à changer radicalement »

« L’intérim médical dans les hôpitaux publics est le symptôme d’un mode de pilotage à changer radicalement »



Les ministres du budget et de la santé ont pris une décision importante en fixant un nouveau tarif plafond pour les médecins intérimaires travaillant dans les hôpitaux publics. Cette mesure intervient alors que plus de cinq mille médecins hospitaliers préfèrent travailler en intérim, en particulier dans les spécialités les plus en concurrence avec les hôpitaux privés telles que la médecine d’urgence, l’anesthésie, la radiologie et la pédiatrie.

Malgré la précarité de ces contrats, la plupart de ces médecins ne choisissent pas ce mode d’exercice uniquement pour gagner plus, mais plutôt pour rester indépendants d’institutions considérées comme maltraitantes vis-à-vis de leurs confrères titulaires en raison du nombre de postes de médecin vacants. Toutefois, cette pratique engendre des coûts élevés pour les hôpitaux publics qui ont des difficultés à trouver des médecins qualifiés pour certains services hospitaliers.

La décision ministérielle de fixer un nouveau tarif plafond de 1 390 euros brut pour une mission de vingt-quatre heures est donc une mesure adaptée et courageuse. Le nouveau tarif plafond est supérieur au tarif moyen pratiqué et permet encore aux médecins intérimaires de gagner un revenu net supérieur à celui des praticiens hospitaliers.

Toutefois, cette décision reste parcellaire. Pour ne pas aggraver la situation des hôpitaux publics, elle devrait s’accompagner d’un ensemble d’autres mesures, telles que l’application du plafonnement de ces tarifs à tout le secteur, y compris les hôpitaux privés et les médecins libéraux qui y exercent, ainsi que l’augmentation importante et pérenne de la rémunération pour les sujétions les plus pénibles des médecins publics.

Face à la pénurie de médecins qualifiés dans les hôpitaux publics, les médecins intérimaires ont un rôle crucial à jouer, mais cette pratique doit être réglementée et encadrée pour éviter l’inflation des coûts de l’intérim. Le problème des hôpitaux publics va bien au-delà de la simple rémunération des médecins et nécessite une réflexion globale sur le mode de pilotage à changer radicalement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le port italien de Piombino, le « Golar-Tundra », navire de la discorde

Dans le port italien de Piombino, le « Golar-Tundra », navire de la discorde

la Commission propose davantage de souplesse et de sur-mesure

la Commission propose davantage de souplesse et de sur-mesure