Une cérémonie mémorielle qui aurait dû être belle et remplie d’émotion a finalement été compromise par les divisions politiques. C’est ce qu’ont exprimé plusieurs passionnés de la Nouvelle-Calédonie lors de l’inauguration d’une salle en hommage aux héros respectifs des camps loyalistes et indépendantistes kanak : Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou. Ces deux personnages historiques avaient scellé la paix calédonienne en 1988 suite aux accords de Matignon, mais Jean-Marie Tjibaou paya de sa vie en 1989.
Cette initiative de nommer des espaces de l’Assemblée nationale en hommage à des personnes autres que d’anciens députés a été prise pour la première fois par la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), qui a voulu souligner que les outre-mer ne sont pas les oubliés de la République. Toutefois, les divisions politiques ont eu raison de cette belle cérémonie qui avait été préparée avec soin, en collaboration avec la famille Tjibaou. Les loyalistes ont choisi de boycotter la cérémonie, tandis que les indépendantistes n’ont pas été conviés.
Un incident s’est produit lors de l’audition de cette dernière devant le groupe de contact Nouvelle-Calédonie créé par Mme Braun-Pivet. Pour que l’audition se passe bien, la présidente a demandé à deux de ses membres de ne pas y participer : Sonia Backès, chef de file des loyalistes, et Nicolas Metzdorf, député calédonien (Renaissance). Ce dernier n’a pas toléré cette demande et s’est emporté contre Mme Braun-Pivet, entraînant ses alliés dans le boycott de la soirée.
Malgré ces divisions politiques, la petite-fille de Jacques Lafleur, Laurence André-Fazi, était émue et s’est exprimée en faveur de l’union : « Ma première pensée est pour la famille Tjibaou qui n’a pu être présente. Pour que le sacrifice de Jean-Marie Tjibaou ne soit pas vain, continuons de travailler ensemble ». Pourtant, cette belle idée ne suffit pas à panser les stigmates de la division politique qui ont entaché cette cérémonie.
