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La présidente du Pérou insiste sur des élections anticipées, mais le Parlement refuse une nouvelle fois

Au Pérou, le Parlement rejette encore les élections anticipées, la présidente renouvelle sa demande



LE PARLEMENT PÉRUVIEN REFUSE UNE NOUVELLE FOIS LES ÉLECTIONS ANTICIPÉES DEMANDÉES PAR LA PRÉSIDENTE

Après trois tentatives infructueuses, la présidente Dina Boluarte va de nouveau demander au Parlement péruvien d’avancer les élections, afin d’apaiser les tensions qui secouent le pays depuis sept semaines. Le projet, présenté par le parti de droite Fuerza Popular, préconisait d’avancer le scrutin prévu en avril 2024 à la fin de l’année 2023, mais a été rejeté par 68 députés contre 54 pour, après cinq heures de débat. Les manifestants, qui demandent la démission de Dina Boluarte, la dissolution du Parlement, la tenue d’élections générales et celle d’une Assemblée constituante, continuent de bloquer les routes et de manifester, malgré les appels de la présidente à la responsabilité et les interventions de l’armée pour rétablir l’ordre.

UNE CRISE POLITIQUE PROFONDE

Les troubles ont commencé après la destitution et l’arrestation du président de gauche, Pedro Castillo, en décembre dernier, accusé d’avoir tenté un coup d’État en voulant dissoudre le Parlement. Sa vice-présidente Dina Boluarte l’a remplacé, mais les protestataires la considèrent comme une « traîtresse » et exigent sa démission. Ce rejet du projet de loi pour avancer les élections prolonge la crise politique qui a fait plus de 48 morts et met en lumière le divorce grandissant entre la classe politique et les citoyens.

UN PARLEMENT DIVISÉ

Le Parlement est divisé en plus de dix forces politiques, sans compter les indépendants, et aucun parti n’a la majorité absolue. Le vote de chaque proposition doit donc faire l’objet de négociations et d’alliances. Dans le cadre de cette crise politique, la gauche, qui a voté contre les élections anticipées, veut associer tout nouveau scrutin à un référendum sur une nouvelle Constitution, ce qui suscite des dissensions au sein du Parlement.

IMPACT ÉCONOMIQUE

Les protestations ont également un impact économique sur le pays : la mine de cuivre de Las Bambas, qui représente environ 15 % de la production de cuivre du Pérou et contribue à 1 % du PIB, a dû arrêter ses activités en raison des blocages routiers. Cette situation a également perturbé l’organisation du championnat péruvien de football, qui débute finalement sans public.

Face à cette impasse politique, la présidente Dina Boluarte va proposer immédiatement un nouveau projet de loi pour avancer les élections. Cependant, les manifestants restent mobilisés pour demander la démission de la présidente et la mise en place d’un changement politique radical.

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