Les Philippines et les États-Unis vont mener durant 18 jours, du 11 au 28 avril, leur plus grand exercice militaire conjoint à ce jour, appelé Balikatan. Selon le Philippine Daily Inquirer, ce sera « le plus grand exercice militaire conjoint à ce jour ». Cette année, 17 600 soldats, dont 12 000 Américains, participeront à ces exercices, soit près du double par rapport à l’année dernière. Une centaine de militaires australiens et des observateurs des forces japonaises seront également présents.
Selon le quotidien philippin, l’exercice de cette année sera particulièrement important car il sera conduit en mer et comprendra des tirs réels, dont le premier exercice de défense aérienne de l’armée américaine aux Philippines avec des missiles Patriot. De plus, le Balikatan de cette année impliquera la coulée d’un ancien chalutier à environ 180 km du récif de Scarborough, revendiqué par Manille, Pékin et Taipei, mais occupé par la Chine, en utilisant une combinaison de tirs d’artillerie navale et d’armes aériennes, selon le colonel Michael Logico, porte-parole du Balikatan.
Une partie du Balikatan se déploiera également depuis l’île de Palawan, non loin d’autres atolls contestés et, pour la première fois, dans la province d’Ilocos Norte, « une des zones les plus proches de Taïwan », a souligné la correspondante du Straits Times singapourien à Manille. Selon le Philippine Daily Inquirer, la présence renforcée de la Chine en mer de Chine et la menace d’une invasion de Taïwan sont les deux axes sous-tendant ces exercices et le renforcement de la coopération militaire entre les deux alliés historiques depuis l’arrivée au pouvoir de Ferdinand Marcos Jr.
Le colonel Michael Logico a déclaré que les exercices militaires ne visaient pas spécifiquement la Chine, affirmant que « Nous sommes ici pour nous entraîner, nous sommes ici pour montrer que nous sommes prêts au combat ». Cependant, il a ajouté que « Nous avons le droit absolu et inaliénable de défendre notre territoire, c’est tout ce que je peux dire ».
Cet exercice est susceptible d’entraîner une réaction de la Chine, qui considère ces mouvements comme une provocation, car elle considère la mer de Chine méridionale comme une zone maritime de souveraineté nationale. Cette région est riche en ressources stratégiques et est disputée par de nombreux pays de la région, notamment la Chine, les Philippines, la Malaisie, le Vietnam, Taïwan et Brunei.
Le renforcement de la coopération militaire et de la présence américaine dans la région est perçu comme le soutien des États-Unis aux pays de la région confrontés aux revendications territoriales de la Chine en mer de Chine méridionale.