Ce ne sont pas tous les joueurs qui peuvent se vanter d’avoir fait partie d’une dynastie. Encore moins d’en être les instigateurs. Près de 23 ans après le premier triomphe du Rouge et Or à la Coupe Vanier, la victoire des « no-names » de l’Université Laval reste « gravée dans la mémoire ».
Le 27 novembre 1999, le jeune programme du Rouge et Or déjouait tous les pronostics et était couronné au SkyDome de Toronto. Ce gain de 14 à 10 contre les puissants Huskies de l’Université Saint Mary’s a mis la table à une dynastie qui allait dominer le football universitaire canadien pour les années à venir.
Depuis ce temps, neuf autres coupes Vanier ont pris le chemin du PEPS de l’Université Laval.
« On se sent vieux. On se sent très vieux », a d’abord rigolé Francesco Pepe Esposito quand on lui a demandé de faire un retour dans le temps.
L’ex-ailier défensif ainsi que 25 de ses anciens coéquipiers ont été présentés à la foule avant la rencontre dans le cadre d’un match à la thématique rétro des années 90.
inconnus
Ni Pepe ni ses coéquipiers ne se doutaient de l’impact que ce championnat aurait sur tout un programme de football.
« On n’y pensait même pas. À l’époque, on était, je m’excuse du terme, des no-names », dit-il humblement.
« Si on se compare en talent par rapport à contre qui on jouait, on était moins talentueux. Mais je pense qu’on a eu un corps, une synergie et c’est ça qui a fait la différence dans ces années-là. Mais si on se compare aux joueurs d’aujourd’hui, la plupart d’entre nous, on ne serait pas sur le terrain. »
Ces propos trouvaient écho aussi chez l’ancien receveur de passes Sébastien Robillard.
« L’ampleur que ça a pu avoir… Les Nordiques étaient partis, les gens de Québec se sont approprié le club de football. Première équipe francophone aussi qui était dans le circuit. Il y a eu un engouement qui était au-delà de ce qu’on pouvait espérer », se souvient-il.
« Une espèce de légèreté »
Francesco Pepe Esposito n’hésite pas un instant quand on lui demande si les souvenirs de cette Coupe Vanier sont encore frais en mémoire.
« Moi, je me souviens de tout. La préparation de match, les coachs, les pratiques la semaine d’avant. D’embarquer dans cette game-là sans vraiment être conscient de ce qu’on allait accomplir. On était, oui, nerveux, mais je pense que notre manque de recul par rapport à la situation nous a donné comme une espèce de légèreté », avance celui qui avait raflé le titre de joueur défensif par excellence ce
jour-là.
Depuis, la jeune équipe sous-estimée est devenue un exemple à suivre partout au Canada. Pendant que la foule de plus de 13 000 spectateurs acclamait ces favoris, Stéphane Robillard constatait le chemin parcouru.
« Voir aujourd’hui le programme, tout ce qui a été fait, c’est extraordinaire », s’exclame-t-il.
Gravés dans la mémoire
Mathieu Bertrand, coordonnateur des unités spéciales et entraîneur des centres-arrières, a eu lui aussi bien du plaisir à renouer avec ses ex-coéquipiers.
« Je trouve ça fantastique. Ce sont les gars qui ont starté le programme et qui y ont cru au départ. Le fait de les faire revenir et qu’ils puissent voir comment c’est rendu présentement, je trouve ça extraordinaire. »
« C’est des amis avec qui tu gagnes des championnats et il n’y a personne qui peut t’enlever ça. C’est des souvenirs qui restent gravés dans notre mémoire à jamais. »