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« Le retour de l’emploi chez Stellantis et les dangers de la transition vers le tout électrique »

« Le retour de l’emploi chez Stellantis et les dangers de la transition vers le tout électrique »



Au moment où le groupe Stellantis célèbre le retour des embauches en France sous le signe de la transition vers la voiture électrique, son usine-phare de Sochaux se voit contrainte de placer ses salariés en chômage partiel au moins jusqu’au 14 avril, comme l’a annoncé le 4 avril la radio France Bleu Montbéliard. Comble de l’ironie, la raison en est une pénurie de boîtes de vitesses !

Cet organe essentiel des moteurs mécaniques, et cauchemar des conducteurs débutants, est pourtant promis à une mort certaine avec l’électrification des transports. Mais pour l’instant, il en manque sur les lignes de l’usine.

Une petite embardée qui ne fera pas dévier de sa route le groupe issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler. Sa destination est connue, c’est la fin de la vente de moteurs thermiques en Europe en 2030. Cette mutation à marche forcée n’était pas l’option favorite de Carlos Tavares, le PDG de l’entreprise, qui a toujours brandi la menace de la catastrophe sociale en cas de mutation trop brutale. Mais comme les députés européens ont choisi d’accélérer la cadence, il s’adapte.

Et, pour l’instant, cela semble se passer plutôt bien, puisque le groupe devrait, pour la première fois depuis longtemps, stabiliser ses effectifs en France en 2023. Après avoir recruté 1 050 personnes en 2022, il prévoit d’en recruter 1 200 en 2023. Dans le même temps, s’est achevé l’an passé un plan de départs volontaires de 2 600 personnes sur deux ans, dont 1 300 en 2022.

Rappelons qu’au total, la fusion entre le numéro un français et son homologue italien, en 2021, s’est traduite par une disparition de presque 10 % des effectifs mondiaux. En France, le groupe a perdu 6 000 salariés en cinq ans.

La stabilisation des effectifs, autour de 47 000 personnes, est rendue possible par les bons résultats de l’entreprise. La transition vers le tout électrique comporte deux dangers. D’abord le risque commercial face à la concurrence naissante des voitures chinoises. Il est d’autant plus grand que les bénéfices plantureux de l’entreprise sont largement dus aux ventes de grosses Jeep aux États-Unis et à son recentrage sur les véhicules à fortes marges, plutôt qu’à l’accroissement de ses ventes en Europe.

Le deuxième danger, en termes d’emploi, est que la fabrication et même l’entretien de véhicules électriques demandent moins de personnel. D’ailleurs, sur les 1 200 embauches de 2023, dont deux tiers d’ouvriers, seuls 300 seront dévolus à la production, le reste devrait être réparti entre l’ingénierie et surtout le commercial, dont la réparation.

L’usine de batteries de Trémery-Metz, la première en France, qui sera inaugurée en mai, n’emploiera au départ que 80 personnes, puis 400 en 2024. On est loin des plus de 4 000 personnes qui fabriquent toujours des moteurs thermiques et des boîtes de vitesses sur ce site historique.

Le chemin est désormais connu, mais l’état de la route beaucoup moins.

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