Depuis des décennies les climatologues du monde entier alertent sur les conséquences du réchauffement climatique. Si l’été 2022 n’a été qu’un avant-goût des 50 prochaines années, il a permis à beaucoup de comprendre l’ampleur de la catastrophe à venir. Mais selon un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les choses pourraient être encore pires en Europe qu’ailleurs.
L’article scientifique assure, chiffre à l’appui, que les températures augmentent deux fois plus vite sur le vieux continent que dans les autres régions du monde. Afin d’arriver à de telles conclusions, le rapport analyste l’évolution des températures en Europe au cours des 30 dernières années.
Un réchauffement deux fois plus rapide
Le constat est sans appel. Les températures moyennes en Europe ont augmenté de 0,5 degré par décennie sur la période étudiée par les scientifiques. Aujourd’hui le réchauffement serait déjà de 2,2 degrés par rapport à 1991. Avec une telle évaluation, les conditions de vie en Europe sont déjà au-dessus de la norme des 1,5 °C, objectif fixé par la communauté climatologique internationale et les accords de Paris signés en 2015.
Selon les estimations faites par ce même rapport de l’OMM, l’été 2022 a été le plus sec de ses 500 dernières années. Il faut remonter à l’époque des croisades pour connaître de pareille température sur le vieux continent. Dans la longue liste des conséquences liées au réchauffement climatique, la fonte des glaces est l’un des phénomènes les plus visibles.
La fonte des glaces est sûrement la conséquence la plus visible du réchauffement climatique © Unsplash / Joshua Reddekopp
En moins de 30 ans (1997-2021), les glaciers alpins ont perdu 30 mètres d’épaisseur. Un réchauffement ultrarapide qui ne laisse aucun doute quant à son origine. Pour Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM, la situation est déjà très critique. Mais alors que le monde se réchauffe plus lentement, les scientifiques essayent de comprendre « l’anomalie européenne. »
Samantha Burgess, directrice adjointe des services de changement climatique chez Copernicus, explique que la proximité entre l’Europe et l’Arctique pourrait être à l’origine de ce réchauffement en accéléré.
Une position géographique désavantageuse
L’Arctique est de loin la région du globe qui se réchauffe le plus vite. Mais là encore le monde scientifique ne peut l’expliquer. Pour Samantha Burgess l’hypothèse la plus probable est que la glace fondue autour de l’arctique joue le rôle de chauffage supplémentaire. À mesure que la banquise disparaît, l’eau environnante se réchauffe ce qui fait fondre la banquise toujours plus vite.
Un cercle vicieux qui ne toucherait pas de la même manière l’Antarctique. Le continent de glace dispose pour se protéger d’une épaisse couche de roche dans son sous-sol. Dans le sillage du réchauffement de l’Arctique, l’Europe subit donc les conséquences du réchauffement climatique.
Selon le rapport de l’OMM, même si les émissions de gaz à effet de serre venaient à s’arrêter du jour au lendemain, les températures continueraient à monter pendant encore des années. Le groupe Copernicus explique dans son communiqué que « la fréquence et l’intensité des extrêmes chauds ont augmenté au cours des dernières décennies et devraient continuer à augmenter, quel que soit le scénario des émissions de gaz à effet de serre. »
Un changement est encore possible
Malgré ce constat, le groupe scientifique en appelle à une prise de conscience collective. Si les conséquences du réchauffement climatique sont déjà là, il est encore temps de limiter les effets de ce dernier. Il faut pour cela réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire.
Sur ce point l’Europe fait partie des bons élèves, le rapport (réalisé par un groupe appartenant à l’UE) assure que les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 31 % entre 1990 et 2020. L’objectif est de continuer sur cette dynamique et d’atteindre les 55 % de baisse d’ici à 2030.
