L’annonce de la fermeture prochaine de trois voies sur six du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine suscite beaucoup d’inquiétude au sein des travailleurs de la signalisation, qui craignent une hausse des comportements impatients chez les automobilistes.
« On n’est pas sorti de l’auberge pour une simple raison : on va avoir de plus en plus de frustration à cause du tunnel, on ne se le cachera pas », déplore Éric Laflamme, fondateur de l’Association regroupant les installateurs et les signaleurs du Québec (ARISQ).
Augmentation
Selon lui, le nombre d’accidents près des chantiers continue d’augmenter et les signaleurs routiers se sentent de moins en moins en sécurité.
La réfection du tunnel n’arrangera pas les choses, insiste-t-il.
« Je pense que la population devrait commencer à prendre une bonne respiration », lance M. Laflamme dans son langage coloré.
S’ils ne sont pas toujours mortels, les incidents sont pourtant fréquents, illustre-t-il. Couches lancées à la dérobée, des gobelets de boisson gazeuse lancés au visage, des insultes crachées rapidement…
« Personne n’est en sécurité. On part le matin sans savoir si on va revenir le soir, dit-il. Il n’y a aucune protection, alors qu’il faudrait une présence policière en tout temps pour que les automobilistes ralentissent. Nous, on met nos vies en danger pour 20 $ de l’heure ! »
Forte réaction
En 2021, la mort du signaleur Pascal Cauchon avait suscité de nombreuses réactions chez les travailleurs, qui exigeaient une plus grande protection sur les chantiers.
Malgré plusieurs protestations depuis, ils ne se sentent toujours pas écoutés par les autorités.
« C’est facile pour le gouvernement de dire qu’ils sont allés sur les chantiers et qu’ils ont vu la réalité des signaleurs, mais ils vont sur des chantiers fermés ! Ils devraient venir sur les chantiers où les vies sont protégées par des petits cônes en plastique », s’exclame-t-il.
