in

Le « patron des patrons » britanniques, accusé de harcèlement sexuel, est limogé

Le « patron des patrons » britanniques, accusé de harcèlement sexuel, est limogé



La Confederation of British Industry (CBI), principale organisation patronale britannique, traverse une crise sans précédent depuis sa création en 1965. Le directeur général, Tony Danker, a été licencié avec effet immédiat à la suite d’accusations de harcèlement sexuel. Cette affaire a éclaté le 6 mars dernier, lorsque le quotidien britannique The Guardian a révélé qu’une employée avait porté plainte en interne contre M. Danker en janvier. Elle l’accusait de contacts non consentis, qu’elle considérait comme du harcèlement sexuel. Dans la foulée, le conseil d’administration de la CBI a suspendu M. Danker et fait appel au cabinet d’avocats Fox Williams pour enquêter. Celui-ci vient de remettre son rapport préliminaire, ce qui a provoqué la décision du licenciement de M. Danker. L’affaire est jugée suffisamment sérieuse pour que la CBI affirme être en lien avec la police en vue d’une possible enquête judiciaire. M. Danker, pour sa part, se défend avec virulence, se disant choqué de son renvoi et estimant que de nombreuses accusations contre lui ont été déformées.

Cette crise a des répercussions graves sur la CBI, qui avait pourtant fait de la lutte contre les discriminations son étendard. En effet, cette affaire de harcèlement sexuel n’est pas la seule, puisqu’une deuxième affaire a été révélée par The Guardian. Il s’agit d’une fête organisée en 2019 avant que Tony Danker ne fasse partie de l’organisation sur un bateau, à laquelle une douzaine de témoins ont participé. Lors de cet événement, une femme accuse un collègue de viol et une autre d’agression sexuelle, dans une atmosphère toxique marquée par une utilisation de cocaïne, des abus d’alcool et des remarques sexistes. Ces scandales ont mis à mal l’organisation qui, en mars dernier, insistait sur la nécessité pour les entreprises d’avoir une culture progressive, avec de fortes valeurs sociétales, une profonde raison d’être, un engagement à améliorer la vie des employés et une stratégie active d’inclusion et de diversité.

Pour la CBI, cette situation est d’autant plus difficile que les abus sexuels sont censés être peu fréquents dans le monde de l’entreprise. Pourtant, les témoignages réunis par The Guardian indiquent que l’organisation aurait une culture de l’entre-soi et qu’il est difficile pour les employés de dénoncer ces comportements sans subir de pressions. En outre, la CBI est confrontée à des accusations d’hypocrisie puisqu’elle a publié de nombreux rapports sur la lutte contre les discriminations au travail, qu’elles soient sexuelles, raciales ou relatives à l’âge. Cette crise est la plus grave que la CBI ait connue depuis sa création, et la démission de Tony Danker représente un défi de taille pour cette organisation patronale britannique de premier plan.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Brexit. Les touristes français et allemands “tournent le dos” au Royaume-Uni

Brexit. Les touristes français et allemands “tournent le dos” au Royaume-Uni

Franck Dubosc : un humoriste populaire et multifacette