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Deux ans après l’assassinat de Samuel Paty par un jeune homme radicalisé, le ministre français de l’Éducation, Pap Ndiaye, en déplacement à l’université de la Sorbonne, a rendu hommage au professeur d’histoire-géographie. Le ministre a salué « l’espoir et la considération » qu’avait l’enseignant pour les jeunes.
L’émotion est grande. Les islamistes « n’ont pas réussi et ne réussiront pas » à « supprimer l’intelligence et la possibilité même d’enseigner », a déclaré samedi 15 octobre le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, visiblement ému, lors d’un hommage à la Sorbonne au professeur Samuel Paty assassiné il y a deux ans.
« Que nous l’ayons connu ou non, Samuel Paty nous manque, car nous savons que (…) l’espoir et la considération qu’il avait pour les jeunes font partie de ces forces qui font tenir ensemble la République, la rendent plus tolérante » et « préparent les citoyens de demain », a ajouté le ministre lors de cette cérémonie organisée dans un amphithéâtre de la Sorbonne, où une salle porte désormais son nom, par l’Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG).
« Deux ans après, le traumatisme est toujours là », a souligné Pap Ndiaye à la sortie.
« Enseigner, c’est expliquer et non se taire »
Concernant les hommages organisés dans les établissements scolaires, vendredi 14 ou lundi 17 octobre, le ministre s’est « réjoui que très peu d’incidents aient été enregistrés » vendredi. « On en compte 18 à l’échelle nationale, c’est beaucoup moins que l’année dernière », s’est-il félicité, soulignant que son ministère comptait faire preuve de « fermeté » face aux incidents, mais aussi de « transparence » : « On ne met pas la poussière sous le tapis ».
« Enseigner, c’est expliquer et non se taire », a déclaré de son côté Mickaëlle Paty, sœur de l’enseignant, qui a dédié son discours « à toutes les personnes mortes, blessées, torturées ou incarcérées pour avoir osé s’exprimer ».
Trois classes de collégiens, qui ont travaillé pendant l’année scolaire 2021-2022 sur le thème de la liberté d’expression, se sont vu remettre le premier Prix Samuel Paty, décerné par l’APHG.
La classe lauréate, du collège Marie-Mauron à Pertuis (Vaucluse), a enquêté sur l’intolérance religieuse passée dans sa région, sous forme de podcasts consacrés au massacre des « Vaudois du Lubéron » qui fit quelque 3 000 victimes protestantes, au XVIe siècle.
Pour la 2e édition du prix, les collégiens et lycéens sont invités à travailler cette année sur le thème des « infox » et du danger qu’elles représentent pour la démocratie.
Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie de 47 ans, a été décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, à l’ouest de Paris, par un jeune radicalisé qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.
Plus tôt dans la matinée, Éric Zemmour, président du mouvement d’extrême droite Reconquête !, avait rassemblé quelques centaines de sympathisants au square Samuel Paty, près de la Sorbonne, et qualifié l’assassinat de « francocide évitable », aboutissement d’un « continuum de violence ».
Avec AFP