BioNTech ne peut pas se permettre de perdre du temps face à un Moderna en pleine croissance, prêt à déployer son savoir dans de nouveaux traitements, de la grippe au cancer de la peau. Le laboratoire allemand vient de s’offrir 100 % des parts de la startup InstaDeep, riche de l’intelligence artificielle qu’elle développe.
“240 professionnels hautement qualifiés” vont rejoindre les équipes de la biotech, avec de quoi pousser plus loin et plus rapidement le “développement à grande échelle d’immunothérapies de nouvelle génération”.
InstaDeep s’est lancé en Tunisie avant de s’installer à Londres, où il recevait déjà l’année dernière un financement de 100 millions de dollars, en grande partie de la part de BioNTech.
L’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle permettront de suivre “l’évolution rapide du monde numérique dans nos technologies, nos recherches, nos processus de découverte de médicaments, de fabrication et de déploiement”, expliquait alors le professeur Ugur Sahin, MD, DG et cofondateur de BioNTech. Il ajoutait que son “objectif est de faire de BioNTech une entreprise technologique où l’IA est parfaitement intégrée dans tous les aspects de notre travail”.
13,4 milliards d’euros de trésorerie
Comme Moderna, BioNTech s’est énormément enrichi de la pandémie de coronavirus en commercialisant son vaccin à ARNm dans de nombreux pays. Dans sa trésorerie, en fin d’année dernière, elle disposait de pas moins de 13,4 milliards d’euros, rappelait Le Figaro. Pour 2023, l’un de ses principaux objectifs est de renforcer ses capacités en Asie-Pacifique.
Pour cela, la biotech a investi en novembre une nouvelle usine de production à Singapour, rachetée à la société Novartis. Le maître-mot là encore, aller plus vite, toujours plus vite. Une “capacité plus rapide pour des essais cliniques potentiels et la livraison commerciale de nos vaccins”, commentait Sierk Poetting, directeur de l’exploitation de BioNTech.
Chez la concurrence, Moderna a récemment pris plus de 20 % en Bourse après l’annonce d’un développement prometteur d’un nouveau traitement dans le cancer de la peau.
Chez Pfizer, l’heure est aussi aux recherches sur des solutions face à plusieurs formes de cancer et la société déboursait fin 2021 pas moins de 6 milliards d’euros pour racheter l’un de ses concurrents, du nom de Arena Pharmaceuticals. Le groupe américain, spécialisé notamment en cardiologie et gastro-entérologie, permettra à Pfizer de se déployer sur d’autres pathologies.