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le chef d’Ennahda laissé en liberté après son audition pour « blanchiment d’argent »

Rached Ghannouchi interrogé par le pôle judiciaire antiterroriste



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Entendu pendant plus de quatorze heures par un juge d’instruction dans le cadre d’une enquête pour « blanchiment d’argent » et « incitation à la violence », Rached Ghannouchi a été laissé libre, jeudi, à l’issue de son audition.

Le chef du parti tunisien d’inspiration islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, a été laissé en liberté à l’issue de son audition, jeudi 10 novembre, par un magistrat du tribunal de Sousse dans le cadre d’une enquête pour « blanchiment d’argent » et « incitation à la violence ».

Entendu pendant plus de quatorze heures par un juge d’instruction, Rached Ghannouchi, bête noire du président tunisien Kaïs Saïed, reste cependant poursuivi dans cette affaire, a précisé à l’AFP son avocat Sami Triki. Le magistrat n’a pas fixé la date de sa prochaine audition, selon la même source.

Rached Ghannouchi, qui dirigeait le Parlement gelé en juillet 2021 avant sa dissolution fin mars par le Président, avait déjà été interrogé en juillet dans le cadre d’une enquête ouverte dans cette affaire dite « Instalingo ».

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D’autres membres d’Ennahda sont aussi poursuivis par la justice pour des opérations financières présumées suspectes avec Instalingo, une entreprise de production de contenus numériques, accusée selon des médias locaux d’avoir mis en place des campagnes de diffamation contre de hauts responsables de l’État.

La firme Instalingo, qui fait l’objet d’une enquête judiciaire depuis 2021, est soupçonnée de « comploter contre la sûreté de l’État » et d' »incitation à la violence ».

Également poursuivi pour « l’expédition de jihadistes »

« C’est une fausse affaire qui vise à détourner l’intérêt de la société tunisienne des vrais problèmes [du pays] », a déclaré à la presse Rached Ghannouchi avant son audition. Il s’agit, selon lui, d’un « dossier [judiciaire] vide » et d’un « problème inventé ».

Rached Ghannouchi, 81 ans, est un virulent critique du coup de force du président Saïed qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.

Il est aussi poursuivi dans une autre affaire dite de « l’expédition de jihadistes » vers des zones de conflits, au cœur du débat politique pendant des années et qui a refait surface récemment.

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D’autres responsables d’Ennahda ont été entendus par le pôle antiterroriste de Tunis dans l’enquête sur l’envoi présumé de jihadistes en Syrie et en Irak. Le parti Ennahda, pilier des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis 2011, est soupçonné par ses détracteurs et une partie de la classe politique d’avoir facilité le départ de ces jihadistes vers des zones de combats, ce que le mouvement dément catégoriquement.

Début juillet, la justice a ordonné le gel des comptes bancaires tunisiens de Rached Ghannouchi et d’une dizaine de membres de sa famille et de son parti. Le 27 juin, les autorités judiciaires lui ont aussi interdit de se rendre à l’étranger dans le cadre d’une autre enquête sur les assassinats en 2013 de deux dirigeants de gauche.

Avec AFP

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