Cet hiver, Katmandou connaît des températures relativement douces, une visibilité correcte et une belle vue sur les sommets de l’Himalaya au nord. Les données montrent également que la qualité de l’air est relativement meilleure que lors des hivers précédents, avec un indice souvent supérieur à 700, soit 14 fois plus que le seuil fixé par l’OMS. Les fours à briques sont à l’arrêt, les grands chantiers de construction sont absents en raison de la crise économique et la saison des feux de forêt n’a pas encore commencé. Cependant, les hôpitaux locaux traitent de plus en plus de patients souffrant de problèmes respiratoires divers, allant du simple rhume accompagné de toux et d’une respiration sifflante à la bronchite, l’asthme et la BPCO. La cause principale de ces troubles est l’air sec, froid et pollué de Katmandou. Les personnes les plus à risques sont les enfants et les personnes âgées, mais il est recommandé à tout le monde d’éviter toute exposition à la pollution atmosphérique.
L’indice de qualité de l’air relevé à Katmandou est loin de battre des records, mais atteint tout de même parfois la barre des 200 dans plusieurs parties de la vallée, qualifiant alors l’air de malsain pour l’ensemble de la population. La situation est encore plus grave dans les villes du Teraï, à la frontière avec l’Inde, en raison des émissions industrielles de la région, de la pollution venant du pays voisin et de l’épais brouillard persistant qui a recouvert la plaine pendant une semaine.
Le brûlage des déchets ménagers en plein air est l’une des principales sources de pollution atmosphérique à Katmandou en hiver. Les gens allument des feux d’ordures dans la rue qui libèrent des gaz cancérogènes tels que des dioxines et du monoxyde de carbone. Selon une étude parue dans Environmental Science & Technology en 2020, les émissions liées au brûlage des ordures augmentent la concentration de particules fines PM2.5 de près de 30% en Inde et au Népal, entraînant 300 000 décès prématurés dus à des maladies respiratoires chroniques dans les deux pays. Des chercheurs de l’université de Katmandou ont également établi en 2020 que 9% des déchets produits dans la capitale népalaise étaient brûlés à l’air libre.
Il est important de noter que la pollution atmosphérique à Katmandou n’est pas seulement un problème d’hiver. En été, les feux de forêt sont fréquents et leur fumée s’ajoute à l’air déjà pollué de la ville, aggravant encore la situation pour les habitants. Les effets sur la santé humaine de la pollution de l’air ne peuvent être sous-estimés, avec des conséquences allant de la simple irritation des yeux et de la gorge à des maladies respiratoires chroniques et des cancers du poumon.
Dans l’ensemble, la situation de la pollution atmosphérique à Katmandou est préoccupante. Bien que les températures soient plus douces et que la visibilité soit meilleure cet hiver, la qualité de l’air reste mauvaise, affectant la santé des habitants de la ville. Il est impératif que des mesures soient prises pour réduire les émissions de polluants atmosphériques, notamment en matière de brûlage des déchets ménagers, afin de protéger la santé publique.