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Lausanne: Le personnel d’un lieu d’accueil de nuit étant «épuisé», la PC prend le relais

Lausanne: Le personnel d’un lieu d’accueil de nuit étant «épuisé», la PC prend le relais


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LausanneLe personnel d’un lieu d’accueil de nuit étant «épuisé», la PC prend le relais

Face à un boom des demandes, Le Répit est contraint de «repenser sa structure». Entre-temps, sur demande de la Ville, la Protection civile gère l’endroit.

La structure d'accueil de nuit en période hivernale est gérée par la fondation Mère Sofia. Photo d’illustration.

La structure d’accueil de nuit en période hivernale est gérée par la fondation Mère Sofia. Photo d’illustration.

Olivier Vogelsang

«Depuis mi-novembre, 140 personnes dans le besoin affluaient tous les soirs, alors qu’on n’a que 110 lits disponibles. Jeudi soir, elles étaient 170 à venir de partout; Fribourg, Genève ou encore Berne. Je n’avais jamais connu ça auparavant», confie Jean*, qui travaille pour Le Répit depuis plusieurs années. Pendant l’hiver, ce lieu d’accueil de nuit de la fondation Mère Sofia, situé à la rue Saint-Martin à Lausanne, propose aux sans-abri de venir se restaurer, prendre une douche et dormir au chaud. L’an dernier, en moyenne 88 personnes par nuit en ont bénéficié. Mais vendredi soir, Le Répit étant «sursollicité», la fondation a dit stop.

«Pression trop forte»

«La sécurité physique et psychique de l’équipe et des usagers n’était plus garantie. L’équipe prend quelques jours pour se réorganiser et revenir dans de bonnes conditions», s’est-elle expliquée samedi sur Facebook. Depuis vendredi, la Protection civile (PC) a pris le relais. «Ce dispositif exceptionnel est maintenu jusqu’au 1er décembre, date à laquelle la Ville renforce son offre d’hébergement à l’entrée de l’hiver. Ce temps permettra de clarifier, avec la fondation, la gestion de cette prestation, financée par la Ville», explique cette dernière, dans un communiqué.

«Quelque 42 places supplémentaires, financées par le Canton, ouvriront à la rue de la Borde 47, et s’ajouteront, avec celles du Répit, aux 108 places d’hébergement d’urgence existantes à l’année», poursuivent les autorités lausannoises. Ces dernières ont par ailleurs constaté que sur les deux premières nuits gérées par la PC, environ 170 personnes au total ont été accueillies au Répit.

Un accueil «inhumain»

Cette année, ce dernier a ouvert début novembre, soit un mois plus tôt, grâce à un financement privé. Sur la saison, on compte une dizaine de travailleurs, et quatre à cinq d’entre eux assurent l’accueil chaque nuit. Mais le personnel, qui doit tenir jusqu’en avril, se dit déjà «complètement épuisé». «Notre porte n’est jamais fermée. On a constamment du travail, mais on n’arrive pas à s’occuper de tout ni de tout le monde. Et puis, c’est inhumain d’accueillir 170 personnes ici. Il n’y a pas assez de place», déplore Jean.

Une crise plus large

Le collectif 43m2, qui se bat pour les sans-abri, apporte son soutien aux travailleurs du Répit, tout en déclarant que c’est une crise plus large qui bat son plein. «Il est urgent de mettre le sans-abrisme au cœur des préoccupations politiques et budgétaires du canton de Vaud», insiste-t-il. Le collectif reproche l’absence d’«un agenda politique clair». 

Comment expliquer cette forte demande?

Pourquoi Le Répit connaît-il, cette année, un afflux si important de personnes dans le besoin, et venant de partout? «Il y a sûrement plusieurs raisons à cela», répond Claire Aymon, toutefois sans en citer aucune. D’après des sources proches du dossier, si Le Répit est autant sollicité, c’est peut-être parce que sa porte est ouverte à tout le monde, sans tri préalable.



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