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« La Voix du Nord » pourrait licencier une centaine de salariés

« La Voix du Nord » pourrait licencier une centaine de salariés


 Le siège du quotidien régional « La voix du Nord », à Lille, le 4 janvier 2017.

« Si nous avions pu faire ce plan en 2021, il aurait été plus modéré. » Cette parole du PDG de La Voix du Nord, Michel Nozière, a le mérite de la transparence. Prévue dès 2021 mais décalée pour cause de simultanéité avec le plan dit de modernisation des imprimeries (PRIM), une vague de départs de grande ampleur se dessine au quotidien basé à Lille (Nord). « On savait que ça se profilait, mais on ne pensait pas que ça arriverait si vite », laisse tomber un représentant syndical.

Une centaine de postes (sur 600 selon les syndicats, 660 selon la direction) pourrait être concernée, dont 70 à la rédaction (qui compte 310 personnes). L’intersyndicale (SNJ, SNJ-CGT, CFDT, Filpac-CGT et CFE-CGC), qui a publié un communiqué le 7 novembre pour dénoncer ces projets, évoque « un plan social d’une violence inédite ».

« Ce plan n’exclut pas les départs contraints »

« En 2017, lors du précédent plan de départs, 25 % de l’effectif était concerné, explique l’un des représentants syndicaux (132 postes avaient été supprimés, contre 178 annoncés). C’était une grosse saignée, mais sans commune mesure avec aujourd’hui car il s’accompagnait d’un projet rédactionnel. Cette fois, on est dans une phase de destruction. » Le nombre d’éditions, déjà passé de vingt à dix-sept en 2020 en raison du Covid-19 (et jamais rétabli par la suite), serait ramené à treize.

Le bureau de Calais, pourtant la plus grosse ville du Pas-de-Calais, serait fermé, les pages locales mutualisées avec celles de l’autre quotidien de la zone, Nord Littoral, également propriété du groupe belge Rossel – « une insulte pour l’équipe en place et tout le travail réalisé », souligne le communiqué. Divers services sont promis à la disparition (le « prémédia » qui avait déjà failli être englouti en 2017, la centrale de réservation, et une partie des services généraux) et « pour la première fois, ce plan n’exclut pas les départs contraints » proteste l’intersyndicale. Autant de précisions que le PDG ne dément pas, mais ne souhaite pas détailler, afin de ne pas commettre de délit d’entrave, avant le comité social et économique (CSE) du 13 décembre.

Contexte : Article réservé à nos abonnés A La Voix du Nord, des journalistes « abasourdis »

« On est à l’os »

Dernier point d’achoppement, sinon de rejet complet de la part de l’intersyndicale : le projet de création d’une « agence de presse » interne (comme il en existe une à La Dépêche du Midi, à Nîmes). Une façon, anticipe-t-elle, d’« externaliser une partie des tâches de la rédaction », et d’embaucher les futurs arrivants à des conditions moins-disantes. Sept postes pourraient être créés dans l’opération, sans qu’ils puissent prétendre compenser les diminutions d’effectifs : « On est à l’os », résume une journaliste. « Ce sont des prénégociations », insiste Michel Nozière, sans s’avancer davantage.

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