AU PÉROU, LE PROJET D’ÉLECTIONS ANTICIPÉES REJETÉ PAR LE PARLEMENT
Le Parlement péruvien a rejeté la demande de la présidente Dina Boluarte pour la tenue d’élections anticipées afin de sortir le pays de la crise actuelle. Depuis décembre dernier, des manifestations de masse violentes ont fait 47 morts, et les manifestants réclament la démission de la présidente par intérim ainsi que des élections générales rapides. Un projet de loi de la présidente, qui visait à avancer la date des élections de décembre 2023 au lieu d’avril 2024, avait été présenté, mais il a été rejeté par 65 voix contre 45. Cependant, la présidente a reçu une demande de « reconsidération du vote » qui sera débattue lors d’une nouvelle session. Elle a affirmé que si le Parlement vote positivement, l’exécutif organisera immédiatement les élections.
LES RAISONS DES MANIFESTATIONS
Le Pérou est actuellement secoué par des protestations de masse qui ont été déclenchées par la destitution de l’ancien président élu Pedro Castillo en décembre dernier. Le mandat de Dina Boluarte, depuis sa prise de fonction, était censé durer jusqu’en 2026, mais le Parlement avait avancé les élections générales à avril 2024 pour calmer la grogne naissante. Face aux protestations massives, la présidente a appelé à des élections anticipées pour sortir le pays de la crise, une initiative qu’elle a soutenue après la proposition de l’opposition visant à avancer les élections à décembre 2023.
LES CONSÉQUENCES DES PROTESTATIONS
Les protestations au Pérou continuent malgré les appels au calme du Département d’Etat américain. Les ministères de l’Intérieur et de la Défense ont annoncé que la police nationale du Pérou, avec l’appui des forces armées, va effectuer le déblocage des routes pour éliminer les barrages routiers érigés. Des centaines de camions sont bloqués sur l’autoroute centrale, la principale voie d’importation de produits alimentaires vers Lima, entraînant des pénuries de produits de base et de carburants et faisant grimper les prix. Cette situation complique également l’accès aux soins et l’arrivée des médicaments dans plusieurs régions, ce qui rend la crise encore plus difficile à gérer.
