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La France sait davantage « produire » les talents que les retenir ou les attirer

La France sait davantage "produire" les talents que les retenir ou les attirer



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Singapour, la Suisse et le Danemark, qui occupent le Top 3 du classement mondial Insead sur l’attractivité des talents, apparaissent comme les pays les plus compétents pour produire, attirer et retenir les talents.

La France conserve sa place dans le top 20 du classement des pays les plus attractifs. C’est ce que révèle la dernière édition de l’indice mondial de compétitivité en matière de talents, publiée ce jeudi. Conçu par l’école de management Insead en partenariat avec Portulans, cet indicateur mesure la capacité des pays à produire, attirer et retenir le capital humain sur son territoire.

Pour ce faire, ses auteurs ont étudié six groupes de variables en se basant sur des données « internationalement comparables et vérifiables », comme le cadre fiscal et réglementaire, la qualité de l’enseignement, la protection sociale, l’employabilité ou encore la formation de la main d’œuvre.

Or, pour la deuxième année consécutive, l’Hexagone occupe le 19ème rang du classement, sur 133 pays étudiés.

« Depuis la création de l’indice en 2013, la France a constamment progressé, sauf en 2017 », indique Bruno Lanvin, co-fondateur de l’indice et associé émérite à l’Insead.  

L’éducation et la formation, points forts de la France

« La grande force de la France, c’est le pilier de formation de ses talents par la qualité de son modèle éducatif notamment », poursuit-il.

Dans cette sous-catégorie, elle occupe en effet la 9ème place dans le monde. En particulier, « on voit que c’est la capacité de formation ‘tout au long de la vie’ qui constitue un de ses principaux atouts à ce niveau-là », ajoute-t-il. Pour cette sous-variable, l’Hexagone arrive 4ème.

Toutefois, si la France apparaît comme un pays en capacité de « développer » des talents, elle semble avoir plus de difficulté à les appâter. En matière de capacité à « attirer des talents », elle se classe ainsi à la 25ème place. Dans cette sous-catégorie, le rapport met notamment en lumière un manque de tolérance envers les minorités sur le territoire.

La France est par ailleurs classée 21ème sur le critère « retenir » les talents.

Le Danemark passe devant les Etats-Unis

Loin devant, la Suisse conserve sa position de leader, juste devant Singapour, grâce à la stabilité de son environnement fiscal et réglementaire. Le territoire helvétique apparaît également comme le pays le plus compétent pour retenir ses talents en raison, notamment, de la qualité de vie qu’il leur propose. À la troisième marche du podium, le Danemark détrône les Etats-Unis.

« Trois petits pays, c’est-à-dire de moins de 10 millions d’habitants, occupent le Top 3 cette année », note Bruno Lanvin.

« Les avantages énormes dont disposent les ‘grands’ pays (en termes de population et de PIB, NDLR) sont insuffisants pour compenser les atouts de ces plus petits pays en termes d’attractivité, de qualité de vie et d’opportunités de carrière et formation », conclut-il.

Au-delà de ces mouvements, Bruno Lanvin pointe une relative stabilité du haut de tableau sur le long terme. « Les dix et vingt premiers restent grosso modo les mêmes qu’il y a neuf ans », indique-t-il.

Les tendances qui se dégagent après la crise sanitaire

S’il faudra attendre quelques années pour observer les éventuelles conséquences de la crise économique et géopolitique actuelle sur l’attractivité des talents, les répercussions de la crise sanitaire se dessinent déjà. À commencer par la généralisation de l’usage des technologies et du travail en ligne. « En termes de qualifications, cela va renforcer la capacité de ceux qui maitrisent les outils numériques », explique Bruno Lanvin.

Le co-fondateur de l’indice observe aussi un morcellement du temps du travail avec notamment une multiplication des employeurs dans la carrière des actifs. Or, dans un climat d’incertitude économique, cette transformation du monde du travail apporte une flexibilité bienvenue pour les entreprises.

Enfin, « alors qu’on avait vu pendant la période pré-Covid se renforcer la tendance à la collaboration internationale, via notamment le déplacement de production, celle-ci a été freinée, ces deux dernières années, par des réflexes politiques protectionnistes », analyse Bruno Lanvin.

Un phénomène préoccupant, selon lui, qui pourrait nuire à terme à la circulation mondiale des talents.

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