L’avenir d’Editis commence à se préciser. Comme l’écrivait Challenges la semaine dernière, la Commission européenne a ouvert l’enquête concernant le rachat d’Hachette par Vivendi. Pour éviter que la Commission bloque le dossier pour distorsion de concurrence, Vivendi a pris la décision de conserver Hachette et de trouver un repreneur pour Editis. Le groupe Bolloré, actionnaire de référence de Vivendi, va donc céder l’ensemble de ses actions Editis (29,7% du capital).
Kretinsky candidat
Daniel Kretinsky est candidat au rachat. Il a rencontré Vincent Bolloré pour lui faire une proposition de rachat des 29,7%. Il a proposé un prix qui valorise Editis à 700 millions d’euros, alors que Vivendi l’avait acheté 900 millions à l’espagnol Planeta en 2018. Interrogé, Vivendi n’a pas souhaité faire de commentaires mais n’a pas démenti l’intérêt de Kretinsky pour ce rachat. Le prix proposé par Kretinsky paraît bas, Vivendi visant plutôt le milliard d’euros. Vivendi estime en effet avoir redressé l’entreprise avec une rentabilité honorable et un revenu récurrent lié au secteur scolaire. Pour les neuf premiers mois de 2022, Editis enregistre une baisse de 7,4% de son chiffre d’affaires indique le groupe « dans le sillage de la baisse du marché du livre en France après une année 2021 qui avait connu une croissance inédite. Par rapport à 2019, année de référence, le chiffre d’affaires progresse de 14%. »
Revenu récurrent
Le milliardaire tchèque est présent dans trois métiers, l’énergie, la distribution, les média. Son éventuelle arrivée dans l’édition lui permettrait d’entrer de plain-pied dans la création de contenu et lui permettrait d’avoir un revenu récurrent. S’il rachète la part du groupe Bolloré, Daniel Kretinsky ne s’interdit pas d’aller au-delà si Editis était mis en bourse.
Cotation d’Editis prévue en 2023
Le projet de cession prévoit en effet, outre la vente des parts de Bolloré, la mise en bourse d’Editis en 2023 au travers d’une distribution-cotation. Concrètement, les actions Editis seraient proposées aux actionnaires en parallèle à une introduction sur le marché d’Euronext à Paris, une opération déjà réalisée par Vivendi lors de la cotation d’Universal Music en septembre 2021.