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« J’ai mis vingt-quatre heures pour rejoindre Varsovie en train »

« J’ai mis vingt-quatre heures pour rejoindre Varsovie en train »


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La dernière fois que Constant Moreau a pris l’avion, c’était en 2017. Il avait alors 17 ans. « J’effectuais une mission écologique de trois semaines en Finlande et en Estonie », raconte le jeune homme. L’expérience sur place est riche, mais en rentrant c’est la douche froide. « J’ai réalisé que brûler du kérosène pour aller faire du jardinage à des milliers de kilomètres n’avait aucun sens », raconte-t-il. Aujourd’hui en master 2 à l’Institut des hautes études économiques et commerciales (Inseec), à Paris, Constant n’a pas renoncé au voyage mais il voyage autrement. « Uniquement en bus ou en train, et dans la limite des frontières de l’Europe », précise-t-il.

A l’image de Constant, « de plus en plus d’étudiants, notamment en deuxième partie de cursus, sont sensibles à l’impact de leur mobilité, mais encore rares sont ceux qui font le choix de renoncer totalement à l’avion », assure Chantal Dardelet, directrice exécutive de la démarche de transition écologique et sociale à l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec). C’est ce que confirme le premier baromètre sur les pratiques de voyage des jeunes Français, publié en février 2022 par l’Observatoire société et consommation (Obsoco) pour Greenpeace France.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Transition écologique : l’enseignement supérieur prépare sa mue

Face à l’urgence climatique, 81 % des 18-34 ans interrogés reconnaissent la nécessité de changer leurs pratiques de voyage, ou le font déjà. Parmi les jeunes qui ont l’habitude de prendre l’avion, 59 % se disent prêts à partir moins loin, 61 % à voyager plus lentement et 63 % à privilégier des modes de transports moins polluants.

Mais entre le discours et la réalité des comportements, il y a souvent un décalage. « Entre l’avion et le train, les jeunes choisissent avant tout ce qu’il y a de moins cher, analyse Paul Chiambaretto, professeur de marketing et stratégie à Montpellier Business School et directeur de la chaire Pégase, consacrée à l’économie du transport aérien. Et à coût équivalent, ils se tournent en priorité vers la solution la plus pratique. »

Lire aussi (2019) : Article réservé à nos abonnés « Les universités et grandes écoles doivent intégrer l’urgence climatique dans leur stratégie »

Mobilisation dans l’enseignement supérieur

Pour sensibiliser leurs étudiants à l’impact de leurs déplacements, les établissements d’enseignement supérieur commencent à se mobiliser. Depuis 2019, tous les étudiants en école d’ingénieur ont, par exemple, l’obligation d’avoir une expérience à l’étranger d’au moins un trimestre et d’un semestre pour les apprentis. « Ces mobilités permettent à nos élèves de s’ouvrir à d’autres cultures, à d’autres manières de travailler, mais quand on regarde notre bilan carbone, on s’aperçoit qu’elles sont aussi responsables de plus d’un quart de nos émissions », rappelle Eric Anglaret, directeur délégué aux relations internationales à Polytech Montpellier, une école d’ingénieurs rattachée à l’université Montpellier-II. C’est ce qui a poussé l’école à créer la plate-forme Mobilan, une application Web permettant aux étudiants de calculer les émissions en équivalent CO2 associées à leurs projets de mobilité.

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