Le courtier Mathieu Aubry se félicite de faire partie d’une équipe qui priorise « la qualité plutôt que la quantité » et qui a une « grande visibilité sur les réseaux sociaux ». Il dit être un « courtier propriétaire d’immeubles à revenus qui connaît votre réalité ».
Il a pourtant donné de bien mauvais conseils à un couple qui lui avait fait confiance pour vendre son duplex de Marieville.
Il lui a suggéré d’accepter une offre d’achat de 285 000 $ pour le duplex et de consentir en parallèle à une contre-lettre d’un acheteur réduisant ce prix de 30 000 $.
L’objectif, selon Aubry, était pour l’acheteur de pouvoir aller chercher auprès de son institution financière un financement supérieur à ce qui aurait pu être obtenu autrement.
Ce qui avait été présenté comme une pratique normale et usuelle par Aubry a plutôt coûté plus de 3000 $ d’impôts au couple.
C’est le notaire du couple qui a trouvé le pot aux roses. Il l’a avisé que c’était une « pratique illégale ». Le Comité de discipline a évoqué une opération de gonflement de prix.
« Les infractions auxquelles l’intimé a plaidé coupable découlent d’un comportement malhonnête. Il ne s’agit pas de fautes purement techniques ou résultant d’une forme de négligence, mais bien d’actes illégaux, assimilables à de la fraude, sciemment perpétrés par l’intimé », a-t-il dit.
Selon le témoignage des vendeurs rapporté dans la décision, Aubry leur a expliqué que les seuls floués dans ce genre d’opération étaient les banques et les caisses. Il leur a aussi dit que c’était quelque chose qu’il faisait régulièrement.
« L’absence de probité et d’honnêteté sont des infractions qui vont à l’encontre de la raison d’être de la profession », a souligné le Comité.
Aubry, qui a plaidé coupable à deux chefs, a vu son permis suspendu pendant 90 jours en 2020. Il a remboursé le couple par l’entremise d’un fonds d’assurance des courtiers, selon la décision. Il n’a pas donné suite à nos messages.