Les Etats-Unis ont connu un procès très médiatisé opposant l’actrice Gwyneth Paltrow, âgée de 50 ans, à un opticien de 76 ans Terry Sanderson. La collision de ski qui les a opposés date de 2016 à Park City, endroit prestigieux situé dans l’Utah, avec ses 3,4 millions d’habitants à 66% Mormons se posant des questions quant à l’ampleur de cette affaire.
Le procès a duré plus d’une semaine devant le tribunal de Park City et s’est soldé par la victoire de la star, le jury ayant reconnu le retraité inévitablement responsable de la collision, malgré un traumatisme crânien et quatre côtes cassées. Sa demande de 300 000 dollars (un peu plus de 275 000 euros) a été rejetée. L’actrice, qui est aussi directrice d’une compagnie de produits de bien-être, avait déposé une plainte concurrente pour un dollar symbolique et a également gagné.
Le 26 février 2016, Gwyneth Paltrow prenait une leçon de ski avec un moniteur payé 4 900 dollars la journée. La collision ne s’est pas déroulée sur une piste noire, ni même bleue, mais sur la pente quasi-platte de la piste pour débutants « Bandana Ski Run ». Gwyneth Paltrow a affirmé que l’opticien l’avait percutée par-derrière.
Aucune caméra n’a filmé l’accident, c’est donc la parole de l’un contre l’autre qui a prévalu. Face à la grande vedette du cinéma d’amour « Shakespeare in Love » (1998), Terry Sanderson n’avait guère de chance. Le septuagénaire a eu beau expliquer avoir perdu goût à la vie depuis lors – lui qui aimait les dégustations de vins n’y prend plus aucun plaisir –, la plainte ne lui a valu aucune compassion.
L’avocate de Terry Sanderson, Kristin Van Orman, n’a pas eu l’air de prendre son rôle au sérieux. En fait d’interrogatoire, elle a échangé des compliments avec l’actrice et comparé leurs tailles respectives, 1,77 mètre pour Paltrow. La star a fait mine d’avoir remarqué les « très jolies » chaussures de la partie adverse. L’échange a fait de M^e Van Orman la starlette du jour sur YouTube.
Ce verdict semble illustrer une fois de plus la prédisposition de la justice américaine à favoriser les riches et les célèbres. Peut-être que c’est occulter l’essentiel de ce type de verdict – prouver sa version des faits dans une « Il dit / elle dit. »