Le plus grand conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale s’apprête à franchir une nouvelle phase dans les semaines à venir. Après 13 mois de combats entre la Russie et l’Ukraine, sans aucune suggestion de fin négociée, le ministre de la Défense ukrainien a déclaré la semaine dernière qu’une contre-offensive d’ampleur pourrait commencer dès avril. La question tactique clé à laquelle Kyiv est confrontée est : comment l’armée ukrainienne peut-elle déloger les forces du Kremlin des terres qu’elles occupent ? Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy s’efforce de maintenir la motivation de ses troupes et du public pour une longue lutte.
La guerre a connu des revers embarrassants pour le Kremlin en termes de puissance militaire. Les échecs au champ de bataille incluent l’incapacité de la Russie à atteindre Kyiv au début de l’invasion, son incapacité à conserver certaines zones et son échec à prendre la ville orientale dévastée de Bakhmut malgré sept mois de combats.
Pour commencer la saison, l’armée ukrainienne dispose d’un afflux d’armes puissantes. L’aide de l’Ouest a été vitale pour renforcer la résistance opiniâtre de l’Ukraine et façonner le cours de la guerre. Les nouvelles fournitures, y compris des canons automoteurs, des armes antichar et 1 million de munitions d’artillerie, donneront plus de muscle à l’armée ukrainienne et lui donneront un plus grand coup de poing. En cas de succès de leur contre-offensive, les forces ukrainiennes chercheront à briser le corridor terrestre entre la Russie et la péninsule de Crimée annexée, se déplaçant de Zaporizhzhia vers Melitopol et la mer d’Azov.
L’Institut d’études de la guerre, un groupe de réflexion de Washington, estime que l’Ukraine devra lancer une série de contre-offensives, pas seulement une, pour prendre le dessus. Si Kyiv ne parvient pas à progresser sur le champ de bataille avec ses armes fournies par les Occidentaux, les alliés pourraient devenir réticents à lui en envoyer d’autres. La défaite de l’Ukraine aurait des répercussions mondiales et il n’y aurait plus de sécurité européenne telle que nous la connaissons actuellement.
