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Grippe, COVID-19, VRS: les mesures sanitaires ont-elles vraiment affaibli notre système immunitaire?

Grippe, COVID-19, VRS: les mesures sanitaires ont-elles vraiment affaibli notre système immunitaire?



Grippe, COVID-19, virus respiratoire syncytial (VRS): de nombreux virus sont actuellement en circulation au Québec, ce qui fait dire à certains que notre système immunitaire a été affaibli par les mesures sanitaires. C’est le concept de «dette immunitaire». Mais est-ce bien réel?

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On fait le point avec Alain Lamarre, expert en immunologie et en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). 

Est-ce qu’il y a plus de virus en circulation en ce moment qu’à la même période avant la pandémie?

«Ça dépend vraiment des virus. Pour le virus respiratoire syncytial (VRS), qui touche beaucoup les enfants, non seulement la saison est précoce, mais en plus elle est forte. Il y a beaucoup de cas. Généralement, c’est plus vers le temps des Fêtes que l’on voie une augmentation marquée des cas», soutient le virologue.

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Photo Agence QMI, Joël Lemay

Pour ce qui est de la grippe, même si la saison est précoce aux États-Unis et dans d’autres provinces du Canada, la situation est encore «assez classique» au Québec. Comme à l’habitude, le pic saisonnier devrait être atteint vers la fin du mois de décembre, malgré une hausse des cas dans les dernières semaines. 

Comment expliquer, alors, que les hôpitaux de la province, et particulièrement ceux pour enfants, soient autant sous pression? 

«La capacité hospitalière a grandement diminué dans les dernières années. Il manque beaucoup de personnel. Je dirais donc que la pénurie de main-d’œuvre dans les hôpitaux y est pour quelque chose», estime Alain Lamarre. Il rappelle également que les cas de COVID-19 affectaient déjà le système de la santé bien avant l’arrivée des autres virus.

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Est-ce vrai que les mesures sanitaires ont affaibli notre système immunitaire?

«Non, pas du tout. L’hypothèse d’une dette immunitaire, selon laquelle notre système immunitaire serait affaibli et serait plus vulnérable à toute sorte de choses, ne tient pas la route. Il n’y a aucune donnée scientifique solide qui permet de le croire», insiste Alain Lamarre. 

Ce qui est vrai, nuance-t-il, c’est que comme les mesures de santé publique étaient accrues, très peu de virus ont circulé pendant la pandémie. Aujourd’hui, alors que le port obligatoire du masque et la distanciation sont chose du passé, certains virus, comme le VRH ou celui de la grippe, recommencent à circuler. 

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Photo Fotolia

«Comme nous n’avons pas vu ces virus depuis deux ans, il y a plus de chances que nous soyons infectés, parce que notre immunité baisse dans le temps. C’est toujours comme cela: si nous n’avons pas côtoyé le virus de la grippe pendant des années, il y a de forts risques que nous soyons infectés lorsque nous le rencontrerons à nouveau. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il y a des campagnes de vaccinations périodiques. Mais c’est notre immunité spécifique contre ce pathogène qui a diminué, pas notre système immunitaire au complet. C’est la même chose pour le VRS. C’est une nuance importante», explique-t-il. 

Pourquoi les cas de VRS sont-ils en augmentation chez les enfants?

Encore une fois ici, l’augmentation des infections au VRH chez les enfants n’est pas une conséquence de l’affaiblissement de leur système immunitaire, affirme Alain Lamarre.

«Quand les jeunes enfants commencent à aller à la garderie, ils sont exposés à un grand nombre de virus pour la première fois. C’est la raison qui explique pourquoi ils sont souvent malades pendant cette période. Mais dans les deux dernières années, les mesures en place ont fait en sorte que les enfants ont très peu été exposés aux différents virus, dont celui du VRS. Ils n’ont pas les anticorps pour le combattre», explique-t-il. 

Puisque les enfants sont plus nombreux que dans le passé à être exposés pour la première fois au virus, les cas d’infections, qui auraient autrement été étalés sur deux ou trois saisons, explosent. Rien à voir, donc, avec leur capacité à combattre le virus. 

Devrions-nous recommencer à porter le masque en public?

L’expert en immunologie et en virologie estime que le port du masque devrait être de mise lors de l’apparition de symptômes associés à l’un ou l’autre de ces virus.  

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Photo d’archives / Agence QMI

«La majorité de la population est assez au courant de ce qu’il faut faire maintenant. Nous avons appris que ce sont des mesures efficaces pour limiter la propagation des virus, c’est donc une pratique à conserver. D’ailleurs, c’est une recommandation qu’il faut appliquer le gros bon sens, pas une obligation. Si nous avons des symptômes associés à un virus, portons-le de manière préventive», suggère-t-il. 

Alain Lamarre précise aussi que le port du masque ne devrait pas être priorisé à l’isolement, surtout avec les jeunes enfants, pour qui le port du masque est particulièrement difficile.

«Si vos enfants ont des symptômes, ne les envoyez pas à l’école ni à la garderie», conclut-il.

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