in

Genève/Vaud: Un traitement qui permet à certains «d’oublier le VIH»

Genève/Vaud: Un traitement qui permet à certains «d’oublier le VIH»


Publié

Genève/VaudUn traitement qui permet à certains «d’oublier le VIH»

Depuis l’automne dernier, un nouveau médicament contre la maladie est autorisé en Suisse. Aux HUG et au CHUV, près de 80 patients bénéficient déjà de ces injections.

Ces piqûres administrées à l’hôpital remplacent les trithérapies, soit la pilule prise quotidiennement par la grande majorité des personnes séropositives. 

Ces piqûres administrées à l’hôpital remplacent les trithérapies, soit la pilule prise quotidiennement par la grande majorité des personnes séropositives. 

Getty Images

Des injections tous les deux mois plutôt qu’une pilule quotidienne. C’est le nouveau traitement disponible pour les personnes porteuses du VIH en Suisse. Validé par Swissmedic en automne 2021, le dispositif a été intégré dans les centres de soins helvètes. Au bout du lac, les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) le proposent depuis avril dernier. «Au lieu d’un médicament à avaler tous les jours, on administre deux injections intramusculaires six fois par an», détaille Alexandra Calmy, responsable de l’Unité VIH/Sida.

Peser le pour et le contre

Une avancée majeure, qui prend néanmoins du temps à entrer dans les habitudes. «Les premiers patients sont ceux qui étaient très motivés. Maintenant il y a ceux qui pèsent le pour et le contre. Dans le domaine du VIH, quand un traitement fonctionne bien, ce n’est pas si facile de le modifier», explique la spécialiste.

Aux HUG, entre 30 et 40 patients bénéficient déjà de cette nouveauté. «Pour certains, ces injections permettent de vivre normalement et d’oublier qu’ils ont le VIH. Pour d’autres, prendre un cachet est moins contraignant que de devoir se rendre à l’hôpital tous les deux mois». Car à l’heure actuelle, les piqûres doivent être réalisées par le personnel médical. Au Centre hospitalier universitaire de Lausanne (CHUV) où le traitement est accessible depuis le mois de mars, près d’une cinquantaine de personnes ont fait le choix des injections.

Des perspectives réjouissantes

D’autres avancées sont attendues dans un un futur proche. «Une des perspectives serait que ces injections soient plus espacées et puissent être auto-administrées, s’enthousiasme l’experte. C’est une avancée supplémentaire qui rendrait ce type de traitement plus attractif.» Remboursées depuis mars 2022, ces piqûres «ne sont pas une économie, mais reste dans la même fourchette de prix que les trithérapies, soit environ 1000 francs par mois.» 

Changement de paradigme

Alexandra Calmy reste néanmoins confiante. «Ce traitement va prendre de l’ampleur à l’avenir. Il faut du temps pour implanter un changement de paradigme. Le plus important, c’est de savoir que cette option existe.» Elle rappelle toutefois que les patients ne sont pas tous éligibles. «La présence de mutations sur le virus empêche parfois le traitement d’être efficace.» Pour Matthias Cavassini, médecin-chef au service des maladies infectieuses du CHUV, seuls 30 à 40% des malades peuvent en bénéficier.

Pour ceux qui l’ont testé, le bilan est réjouissant «Un jour, j’ai demandé à une patiente comment se passaient les injections, se souvient le responsable. Elle m’a répondu: «Je suis comme un oiseau qui chante le matin.»»

Journée mondiale de lutte contre le sida

Dans le canton de Genève, on estime entre 3000 et 4000 le nombre de personnes atteintes du VIH. Mille d’entre elles sont suivies aux HUG, confie la responsable de l’Unité VIH. Au CHUV, ce chiffre s’élève à environ 1200. Jeudi, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, les HUG proposent des dépistages gratuits, anonymes et sans rendez-vous. C’est également le cas de leur homologue vaudois, qui invite la population à se présenter à la Consultation des maladies infectieuses entre 8h et 18h.

Pour Alexandra Calmy, cette journée est aussi l’occasion de faire preuve de solidarité. «C’est bien de faire de la prévention, mais il faut aussi continuer d’améliorer la qualité de vie des personnes qui ont le virus.» Un travail doit aussi être fait pour combattre les discriminations encore trop présentes. «Même dans le domaine médical, elles persistent encore. Or une personne qui se soigne correctement ne peut pas transmettre le virus.»



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Un médicament fait espérer l’éradication de la maladie du sommeil

Un médicament fait espérer l’éradication de la maladie du sommeil

Un chroniqueur de TPMP touché par les incidents à Bruxelles: “Moi qui suis d’origine marocaine, j’ai honte”

Un chroniqueur de TPMP touché par les incidents à Bruxelles: “Moi qui suis d’origine marocaine, j’ai honte”