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GenèveLe Conseil de la jeunesse veut se battre pour être entendu
L’instance consultative a débuté ses travaux. Âgés de 14 à 21 ans, ses membres ambitionnent de présenter des projets concrets et d’attirer l’attention des élus.
Son rôle n’est que consultatif, mais le Conseil de la jeunesse n’entend pas faire de la figuration. L’assemblée, dont la création avait été décidée par les députés en 2019, a entamé ses travaux cette année. Elle s’est présentée publiquement lundi, avec une partie des 24 membres qui la composent (femmes et hommes en nombre égal), âgés de 14 à 21 ans.
Choisis sur inscription et dossier, provenant de communes tant rurales qu’urbaines, une majorité d’entre eux est au collège; mais on y trouve aussi des plus jeunes – des élèves du Cycle d’orientation –, ainsi que des apprentis et des universitaires. «Nous sommes apolitiques, ont-ils insisté. Nous voulons refléter les divers avis des gens de notre âge, sur des sujets qui nous tiennent à cœur, comme l’environnement, la formation, les transports ou encore la santé.»
Force de propositions
Déjà en place dans d’autres cantons romands, cet organe s’est fixé plusieurs missions. Il peut représenter les jeunes auprès des autorités, mais également émettre des préavis sur des projets de loi cantonaux ou communaux, notamment au sein de la Commission de l’enfance, de la jeunesse et du soutien, rattachée au Conseil d’Etat.
Enfin, l’assemblée se veut force de propositions. Répartis dans neuf commissions thématiques qu’ils ont eux-mêmes définies (développement durable, mobilité, culture, sécurité, etc.), ses membres ont déjà dans leur besace un projet de végétalisation de l’école du Mail ou celui d’un téléphérique autonome au boulevard Carl-Vogt. Le Conseil entend aussi contribuer au groupe de travail Genève2050.
La «caution jeune»?
«On est au tout début de l’aventure, lance Bilguudei Enkhjargal, en année de maturité. Ce n’est pas évident pour nous d’attirer l’attention des élus, on apprécierait qu’ils nous contactent». En creux, il y a le risque que le Conseil ne soit qu’une «caution jeune» pour le politique. 17 ans au compteur et l’envie de foncer dans la vie, Gabriel Haddad en est conscient. «On va se battre pour éviter ça, on a de la volonté à revendre ainsi que des idées à partager et à défendre». Assise à ses côtés, Loua Mettraux acquiesce: «À nous d’être proactifs, de communiquer, d’interpeller.» Étudiante en médecine, Smaranda Szücs résume: «On n’a pas à être jugés sur notre âge. L’important, ce sera d’être pertinents, d’avoir des propositions concrètes et précises.»
Un engagement conséquent
Entre une séance plénière par mois et les discussions en commission, les acteurs du Conseil de la jeunesse estiment consacrer entre trois et quatre heures mensuelles à leur nouvelle activité. Pour ces adolescents déjà bien occupés par les cours et les devoirs à domicile, le jeu en vaut la chandelle. Une amie de Luca Gilberto, 15 ans, a eu «des idées noires». Un cas malheureusement pas isolé, qui illustre le rôle que peut tenir le Conseil, selon l’ado. «Ça m’a touché; je pense qu’on devrait avoir davantage d’informations à ce propos et en débattre en classe.» Sa camarade Louise Bloedhorn considère pour sa part qu’en matière de santé sexuelle, «l’école doit faire plus». Le Conseil pourrait porter ces propositions, estime-t-elle.
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