Le changement de direction s’organise à France Culture. Après les révélations sur le « management brutal » de son ancienne patronne publiées dans Libération, la chaîne publique s’attaque à la difficile succession de Sandrine Treiner. L’ex-directrice a posé sa démission le mardi 24 janvier. Depuis le début de la semaine, l’ancien délégué aux programmes de la chaîne, Florian Delorme, a été désigné pour exercer la fonction de directeur par interim de la chaîne.
« Il va de soi que j’ai fait des erreurs », reconnaît Sandrine Treiner dans un courrier envoyé la semaine dernière à ses collaborateurs, où elle acte son départ. Une décision délicate pour Sibyle Veil, la directrice de Radio France, qui a été reconduite à son poste au mois de janvier et qui, d’après nos informations, se dirigerait vers la mise en place d’un comité de sélection.
Intermittence et précarité
Mise en cause par de nombreux témoignages au mois de septembre, Sandrine Treiner est accusée par plusieurs salariés d’avoir instauré un système vertical à la tête de la station. « Tout devait passer par elle », nous confirme une source syndicale. Un rapport d’écoute a été commandé par France Culture pour recueillir la parole de ses collaborateurs. Au total, près de 170 employés ont participé à cette cellule d’écoute. Les conclusions de l’étude menée parle cabinet Alcens devraient être rendues la semaine prochaine et présentés aux syndicats lors d’un comité social et économique (CSE).
La démission de Sandrine Treiner révèle un malaise plus général dans les couloirs de la Maison ronde. « Les critiques qui lui sont faites sont, pour une part, structurelles à Radio France », commente Frédéric Martel, producteur de l’émission Soft Power, qui évoque « le recours à l’intermittence pour l’ensemble des producteurs, animateurs, chroniqueurs et collaborateurs spécialisés » et la précarité dans laquelle tombent certains d’entre eux.
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Malgré ses parts d’audience record au mois de novembre (3,1 %), France Culture a vu ses conditions de travail se dégrader depuis deux ans. « Les attachés de production enchaînent les heures supplémentaires gratuites », rapporte l’une des employées de la station. Une situation bien connue à Radio France, où se retrouve tout nuancier de professions: journalistes, réalisateurs, producteurs, collaborateurs spécialisés… Un millefeuille de statuts qui ne facilite pas les négociations collectives, ni le travail des DRH de la maison ronde.