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Ferveur, chutes et les Pays-Bas en force… Que retenir du premier Tour de France Femmes ?

Ferveur, chutes et les Pays-Bas en force... Que retenir du premier Tour de France Femmes ?



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Le premier Tour de France Femmes de l’ère professionnelle s’est achevé, dimanche, avec la victoire d’Annemiek van Vleuten en haut de la Super Planche des Belles Filles. France 24 dresse le bilan de cette première édition.

Une dernière ascension monumentale, celle de la Super Planche des Belles Filles, et les 109 coureuses ont bouclé le premier Tour de France Femmes, dimanche 31 juillet, dans un nuage de poussières. 

« On va faire un bilan calmement dans les prochains jours. C’était une édition n°1 donc il y aura forcément quelques petits changements mais la base est solide », assure Marion Rousse, directrice de la course.

France 24, qui a suivi en intégralité le déroulé de cette Grande boucle féminine, dresse un bilan de cette édition historique.

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Un vrai succès populaire :

C’était l’une des principales craintes des organisateurs et des équipes : le public serait-il au rendez-vous sur les bords des routes et devant sa télé pour ce Tour de France Femmes ? Le résultat a été au-delà de leurs espérances. Dans les villes départ et arrivée, il y a eu une vraie ferveur populaire, tout comme dans les villes et villages traversés par la caravane publicitaire et les coureuses. France Télévisions, diffuseur de l’événement dans l’Hexagone, se frotte également les mains. Les audiences oscillent entre 2 et 3 millions de téléspectateurs, avec un pic à 5,1 millions lors de l’étape finale, du jamais-vu pour du vélo féminin.

Marianne Vos et Annemiek van Vleuten, les reines en jaune

Du haut de leur 35 et 39 ans respectifs, les Néerlandaises font figure de patronnes du cyclisme féminin. Au cours de leur longue carrière, elles ont vu la discipline se développer et se professionnaliser. Dans le peloton et les équipes, il y avait unanimité sur le fait que, pour le symbole, elles devaient revêtir ce maillot jaune qui a fait défaut aux femmes pendant les 33 ans d’absence du Tour. La « Cannibale » Marianne Vos a ajouté deux victoires sur le Tour aux 241 qu’elles possédaient déjà dans sa carrière et a porté le maillot jaune de la 3e à la 7e étape. Annemiek van Vleuten a ensuite pris le pouvoir, remportant les deux dernières étapes au Markstein et à la Super Planche des Belles Filles.

>> À lire aussi : Tour de France Femmes : Marianne Vos, maillot jaune et inoxydable championne tout-terrain

Juliette Labous, quatrième du Tour

Chez les hommes, David Gaudu a réussi l’exploit de boucler le Tour en se classant à la quatrième place. Chez les femmes, une Française a réussi le même coup de force : Juliette Labous, la leader de 23 ans de la team DSM. La coureuse a réalisé un Tour au cordeau. Elle est passée entre les pièges des étapes du plat, a évité les dangers des chemins blancs et a suivi les meilleures dans des montagnes qu’elle connaissait bien. Seul regret : ne pas avoir réussi à décramponner la Polonaise Katarzyna Niewiadoma dans les pentes de la Planche des Belles Filles.

La capacité de rebond de la FDJ

La FDJ-Suez-Futuroscope débarquait sur le Tour avec des ambitions pour ses deux leaders : Cecilie Uttrup Ludwig et Marta Cavalli. La deuxième étape a failli sonner le glas entre multiples chutes et surtout l’abandon de l’Italienne, victime d’une commotion cérébrale. Mais l’équipe française du World Tour a des ressources mentales. Le lendemain, la Danoise s’impose à Epernay et les images de la joie collective de l’équipe font le tour du monde. L’équipe peut se satisfaire également de la deuxième place d’Evita Muzic sur l’étape des chemins blancs, et une troisième place de Cecilie Uttrup Ludwig sur l’étape reine, terminée au Markstein. Cerise sur le gâteau : les deux se classent dans le top 10. 

 

 

On a moins aimé

Les écarts de niveau

Sur le papier, les 144 coureuses qui ont pris le départ à Paris arrivaient avec les mêmes armes : un vélo et leurs jambes. Dans les faits, on a vu une énorme disparité entre les 14 équipes du World Tour, l’échelon professionnel créé en 2019 par l’UCI, et les autres. Les 14 « gros » du peloton ont trusté l’intégralité des victoires d’étapes et des maillots, laissant les miettes à leurs adversaires. Si Silvia Persico (Valcar) s’est longtemps accrochée au podium et termine dans le top 10 et si d’autres équipes telle que la Saint-Michel Auber93 ont fait la course avec leurs armes, la plupart ont affiché leurs limites, à l’image du stade Rochelais, qui finit avec une unique coureuse, les cinq autres ayant terminé hors délais sur diverses étapes. Stephen Delcourt, manager de la FDJ-Suez-Futuroscope, parle d’une « discipline pas encore arrivée à maturité ». La légende Jeannie Longo est plus cash dans une interview à l’AFP : « Il y a quelques équipes de trop qui n’ont pas le meilleur niveau international ».

Marianne, Annemiek, Lorena et les autres ?

Il n’est pas exagéré de dire que les Néerlandaises ont écrasé le Tour de France. Le maillot jaune a été porté d’un bout à l’autre par une ressortissante des Pays-Bas. On pourrait d’ailleurs le rebaptiser le maillot « orange ». Trois porteuses de maillot jaune qui ont remporté chacune deux étapes : la 1ere et la 5e pour Lorena Wiebes, la 2e et la 6e pour Marianne Vos et la 7e et la 8e pour Annemiek van Vleuten. Elles n’ont laissé que les miettes à leur adversaire. Seule la Danoise Cecilie Uttrup Ludwig et la Suissesse Marlen Reusser ont su contrecarrer la domination néerlandaise. Pour la beauté des Tour à venir, il faut espérer que d’autres pourront s’imposer.

Les chutes… et le sexisme

Dans le cyclisme, les chutes font partie de la course. Le Tour de France Femmes n’y a pas fait exception avec notamment un véritable chamboule-tout sur la deuxième étape et l’impressionnante collision qui a contraint la co-leader de la FDJ, Marta Cavalli, à l’abandon. Lors de la quatrième étape, une autre chute a emmené au sol une quarantaine de coureuses, faisant fleurir les commentaires sarcastiques et sexistes sur les réseaux sociaux sur la supposée incompétence du peloton féminin. Beaucoup ont pris la peine de répondre, rappelant que le Tour de France masculin est loin d’être exempt de chutes.

 

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