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Annemiek van Vleuten, une gagnante « venue d’une autre planète »

Annemiek van Vleuten, une gagnante "venue d'une autre planète"



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Sans concurrence en montagne, la Néerlandaise Annemiek van Vleuten a aisément remporté la première édition du Tour de France Femmes de l’ère professionnelle. Une énième victoire dans la longue carrière de la coureuse de 39 ans de la Movistar. Portrait.

Il y a le peloton, les prétendantes au classement général et, loin devant, Annemiek van Vleuten (Movistar). Impériale sur les deux étapes de montagne, la Néerlandaise a remporté la première édition du Tour de France Femmes de l’ère professionnelle.

Une première édition qui aura été marquée – est-ce bien étonnant ? – du sceau des Pays-Bas. Les ressortissantes néerlandaises ont fait une razzia sur les maillots distinctifs : le jaune pour Annemiek van Vleuten (Movistar), le maillot à pois pour Demi Vollering (SDWork), le vert pour Marianne Vos (Jumbo-Visma) et le blanc pour Shirin Van Anrooij (Trek-Segafredo). Elles ont également accaparé les victoires d’étapes : six sur huit. Seules la Danoise Cecilie Uttrup Ludwig et la Suisse Marlen Reusser ont réussi à en remporter une. Les Néerlandaises ont porté le maillot jaune du début à la fin.

Diminuée en début de Tour

Depuis la retraite – à seulement 31 ans – de sa grande rivale, sa compatriote Anna van der Breggen, à l’issue de la saison dernière, la championne du monde 2019 est presque sans rivale quand la route s’élève. Ses adversaires ne semblent pouvoir la suivre qu’occasionnellement et toujours qu’un temps, à l’image de Demi Vollering sur l’étape du Markstein. Une étape que la gagnante du Tour 2022 a littéralement survolée, attaquant dans les pentes du premier col et bouclant les 60 derniers kilomètres en solitaire, rejetant la deuxième à trois minutes et la troisième à plus de cinq minutes.

« Ça a peut-être paru facile mais je vous assure que ça ne l’était pas. Je me suis surprise moi-même », a-t-elle assuré en souriant à l’arrivée. « Cela a été une telle montagne russe. J’ai été tellement malade. Gagner comme ça, c’est incroyable. Et c’est magnifique de terminer ici en solo. »

Dans la dernière étape, elle a à nouveau écœuré ses adversaires en les lâchant au pied de la Super Planche des Belles filles pour s’offrir une victoire de prestige dans la déjà mythique ascension des Vosges, le tout en jaune.

L’immense favorite du Tour, déjà auréolée d’une victoire au Tour d’Italie début juillet, a tout de même connu une semaine compliquée. Non pas en raison des attaques de ses adversaires mais à cause d’un mauvais virus gastro-intestinal. Incapable de boire et de s’alimenter sur sa monture, elle a envisagé d’abandonner à plusieurs reprises.

« J’ai connu mes pires journées sur un vélo », a-t-elle notamment déclaré, sans détailler pudiquement les détails de son calvaire.

Au vélo pour compenser les soirées étudiantes

Native de Vleuten aux Pays-Bas, Annemiek van Vleuten raconte s’être intéressée au vélo à l’âge de huit ans, développant une passion pour le Tour de France qu’elle regardait à la télé. Si ses parents n’ont pas d’intérêt particulier pour la petite reine, elle s’imagine dans la peau des champions en parcourant chaque matin les sept kilomètres du chemin de l’école.

Cependant, c’est d’abord le football qui a sa préférence. Mais des blessures au genou récurrentes l’éloignent définitivement du rectangle vert à l’âge de 23 ans. Elle se met alors au vélo « pour éliminer les kilos superflus des soirées étudiantes », comme elle le raconte dans un portrait produit par l’organisateur ASO à l’occasion du premier Tour de France Femmes.

Les tests qu’elle passe à l’époque lui détectent des capacités dignes de l’équipe nationale néerlandaise. Le début d’une longue carrière professionnelle qui va la voir gagner tout ou presque. Entre autres : trois Tours d’Italie, le Tour des Flandres (2011, 2021), les Strade Bianche (2019, 2020) ou encore La Course by Le Tour (2017, 2018). Et elle est championne du monde en 2019.

Un des rares manques dans son palmarès reste la course en ligne des Jeux olympiques. Un titre qu’elle a cru accrocher deux fois. En 2016, alors qu’elle s’envolait vers une médaille d’or, elle est victime d’une lourde chute. À Tokyo en 2021, elle lève les bras sur la ligne… Alors que la rescapée de l’échappée matinale, l’Autrichienne Anna Kiesenhofer, avait en réalité remporté l’épreuve.

Le maillot jaune, elle avoue n’en avoir jamais rêvé jusqu’au départ du Tour : « Pour moi, au départ, le maillot jaune, c’était plutôt quelque chose qui était réservé aux garçons, donc je n’avais pas de rapport spécial avec », explique-t-elle. « Et puis j’ai vu Marianne Vos avec « , ajoute-t-elle avec un sourire.

>> À lire aussi : Tour de France Femmes : Marianne Vos, maillot jaune et inoxydable championne tout-terrain

À fond sur l’entraînement

Mais quel est son secret pour être aussi forte ? Elle vient « d’une autre planète », affirme Évita Muzic (FDJ-Suez-Futuroscope). « C’est une machine, c’est un ovni, elle vient d’une autre planète », dit également Iris Slappendel (ancienne coéquipière devenue consultante). « Je voudrais être malade comme elle », taquine Juliette Labous.

« Cette étape était taillée pour moi, je me suis entraînée comme une folle pour ce genre d’étapes, qui me conviennent parfaitement », explique quant à elle l’intéressée.


Et pour cause, Annemiek van Vleuten travaille énormément à l’entraînement. Elle aime collectionner les sorties de plus de 300 kilomètres, s’entraîner avec les hommes de la Movistar. Fin 2020, elle avait publié un impressionnant bilan annuel sur le réseau social des sportifs Strava : près de 33 000 km parcourus et 175 000 mètres de dénivelé avalés. Plus que certains hommes du peloton professionnel.

Pour son avant-dernière année, Annemiek van Vleuten avait annoncé vouloir disputer les trois Grands Tours (Italie, France et Espagne) et les remporter. Elle est désormais aux deux tiers de son objectif, qu’elle tentera de compléter au Certizit Challenge by La Vuelta en septembre..



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