Les chauffeurs Uber ont-ils été trop gourmands? Seul l’avenir le dira, mais il ne dépend plus ni d’eux, ni de leurs syndicats (Unia et le SIT). Ils ont refusé mardi une proposition de convention portant sur leurs arriérés de rémunération pour la période 2019-2022 (lire l’encadré), le Tribunal fédéral ayant jugé fin mai qu’ils étaient bien des employés, et ce rétroactivement. Les négociations entre les syndicats, Uber et l’Etat ont ainsi échoué et sont closes. La conseillère d’Etat Fabienne Fischer, chargée de l’Economie, devra donc trancher.
Les syndicats étant dorénavant hors jeu, la Verte a indiqué mercredi avoir convoqué les dirigeants d’Uber «pour entendre leur proposition et leur demander comment ils comptent se mettre en conformité.» L’élue a expliqué que dans ce contexte dépourvu d’accord négocié, il ne s’agira plus de juger du caractère convenable de l’offre, mais uniquement «de vérifier sa conformité légale. Hélas, il s’agit simplement de dire si oui, ou si c’est non.»
Sachant que, selon elle, la convention rejetée par les syndicats «respectait le droit», il paraît peu probable qu’Uber se montre plus généreux. Les syndicats, qui estiment que «tout le temps de travail doit être payé», dont notamment celui d’attente, considèrent pour leur part avec Anne Fritz (SIT) «qu’avec le montant sur la table, le minimum légal n’était pas rempli». Leur avocate, Me Caroline Renold, appuie. «Si c’est ça qui est validé, le Département n’a pas fait son travail.» Mais en Suisse, l’action collective n’existe pas sur ces questions. Il reviendrait alors à chaque chauffeur de saisir individuellement la justice en cas de désaccord.