Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 heures. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement ici :
« Bonjour. J’ai écouté l’épisode avec Christian Gollier sur la taxe carbone, mais je trouve ça très injuste pour les plus pauvres, j’ai entendu parler de l’idée d’avoir un compte carbone pour chaque citoyen qui pourrait limiter les émissions de gaz à effet de serre. Est-ce qu’il y a des partis qui proposent cela ? » Question posée par Françoise à l’adresse [email protected]
« J’ai entendu Jean-Marc Jancovici à la radio dire que chaque personne devrait avoir le droit de prendre l’avion quatre fois dans sa vie seulement (j’ai déjà dépassé mon quota !) Est ce que ce type de quota est possible ? A quoi cela pourrait-il ressembler ? » Question posée par Sandrine à l’adresse [email protected]
Ma réponse : Oui, des gens défendent depuis de nombreuses années la mise en place d’un « compte carbone ». L’idée est notamment portée par l’association « compte carbone » et défendue par l’ancien haut fonctionnaire et essayiste Pierre Calame (voir cette tribune publiée par Le Monde). Elle n’est soutenue par aucun parti politique représenté à l’Assemblée, mais quelques députés, comme Delphine Batho (Génération écologie), François Ruffin (LFI) ou Jean-Marc Fiévet (Renaissance) se sont prononcés pour ce principe, sans pour autant adhérer totalement au concept.
1/Qu’est-ce que le « compte carbone » ?
Le point de départ est le fait de considérer que la quantité d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) que l’on peut encore utiliser pour tenir nos objectifs climatiques est limitée. Dans ces conditions, autant répartir ce qui reste de la manière la plus équilibrée possible. Le concept est résumé de cette manière dans un Ted Talk sur le sujet : « Si vous partez en randonnée et que vous n’avez qu’un paquet de biscuits, vous les répartissez entre les randonneurs. A la fin tout le monde a mangé la même quantité de biscuits, et chacun a été libre de manger ses biscuits quand il le souhaite ».
Autrement dit : il s’agit d’attribuer à chaque personne un quota de carbone à consommer au cours de l’année. Chaque année, la quantité de carbone distribuée baisserait de 6