Même si elle est loin de régler le problème de la flambée des prix, une étape importante a été franchie par les Européens, vendredi 30 septembre. Réunis à Bruxelles, les ministres de l’énergie des Etats membres de l’Union européenne (UE) se sont mis d’accord sur une première série de mesures d’urgence, qui vont permettre aux Etats de commencer à alléger la facture d’électricité des citoyens et des entreprises.
Alors que, depuis la fin août, la Russie ne fournit quasiment plus de gaz aux Européens, les récentes fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique – « des actes de sabotage », selon l’UE – ont encore accru la pression sur les Vingt-Sept, qui redoutent désormais une récession doublée d’une crise sociale sans précédent. Dans ce contexte, ils ont su faire taire certaines de leurs divisions et prendre des décisions qui, il y a un mois encore, étaient inimaginables.
Vendredi, les Européens se sont engagés à réduire, d’ici au 31 mars 2023, leur consommation d’électricité d’« au moins » 5 % aux heures de pointe, durant lesquelles elle est la plus chère, et de 10 % en moyenne. Ils se sont aussi accordés pour mettre en place un prélèvement sur les profits exceptionnels engrangés par des entreprises grâce à la flambée des prix de l’énergie.
Le risque de pénurie s’est éloigné
Celles qui produisent de l’électricité à bas coût (nucléaire, énergies renouvelables, lignite) et la vendent au prix du marché se verront, entre le 1er décembre et le 30 juin 2023, prélever leurs revenus dès lors que le mégawattheure dépassera 180 euros. Les acteurs de l’énergie fossile (géants du pétrole, raffineries…), dont les bénéfices se sont aussi envolés, seront soumis à une « contribution solidaire » de 33 % au moins sur leurs excédents de profits en 2022 et/ou 2023. Au total, ces dispositifs permettraient de dégager plus de 140 milliards d’euros, que les Etats membres pourront utiliser pour aider les ménages et les entreprises les plus vulnérables.
Mais, les Vingt-Sept le savent, ces mesures ne sauraient suffire. « Nous devons faire plus. Nous sommes dans une guerre de l’énergie avec la Russie », a commenté, vendredi, le ministre tchèque de l’industrie, Jozef Sikela, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l’UE. « Il va falloir aller beaucoup plus vite, beaucoup plus loin », a enchéri la ministre française de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, la Commission européenne n’a pas ménagé ses efforts pour épargner aux Européens des coupures de gaz qui seraient liées à un approvisionnement insuffisant.
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