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Fabrice Amedeo, miraculé de la Route du Rhum

Fabrice Amedeo, miraculé de la Route du Rhum


À 44 ans, Fabrice Amedeo a connu une Route du Rhum traumatisante. Son navire a coulé après avoir pris feu et le skippeur, ancien journaliste du Figaro, a dû utiliser son canot de survie pour s’en sortir.  Il se confie à Europe 1. Au téléphone, la voix est calme. Une dizaine de jours après l’accident, Fabrice Amedeo commence à se reconstruire. « Je partais sur cette Route du Rhum pour faire un bon résultat. Quand l’accident est arrivé, j’étais 15e sur 37 Imoca. Ça se passait plutôt bien. » Et puis l’accident est survenu.

« L’impression de mettre mon cerveau à 200% de son potentiel pour sauver ma vie »

« J’ai vraiment eu l’impression de débrancher mes émotions et de mettre mon cerveau à 200% de son potentiel pour sauver ma vie. Depuis, je n’ai pas l’impression d’être trop redescendu, les émotions ne sont pas vraiment revenues », explique-t-il. « Je me suis remis au travail directement après mon retour pour construire la suite, parce que je n’ai pas envie de renoncer, j’ai envie d’être au départ du prochain Vendée Globe », affirme le skipper.

« Ça demande énormément de travail pour rebondir, soutenu par une famille de partenaires exceptionnels. » Fabrice Amedeo poursuit : « Je n’ai pas encore eu le temps de m’offrir beaucoup de moments pour moi et du coup, je vais plutôt bien. »

Les circonstances de l’accident

Pour Europe 1, il revient sur les circonstances de l’accident. « J’ai eu une voie d’eau de 900 litres. C’est un ballast, ces grands réservoirs d’eau qui font contrepoids, qui s’est ouvert parce que la mer était forte et il y avait sans doute une fragilité à cet endroit-là. Donc, je me suis retrouvé avec 900 litres d’eau au fond du bateau et il s’avère qu’on est sur des voiliers prototypes. Sur nos Imoca, on a tous les mêmes batteries », détaille-t-il.

Celles-ci sont utilisées pour le pilote automatique et les instruments électroniques. Sur Nexans – Art & Fenêtres, elles servent également pour alimenter des capteurs de pollution de l’eau.

Le natif des Pays-de-la-Loire continue son explication sur les batteries. « On les met toutes au fond du bateau, à l’arrière, pour des raisons de centre de gravité. Or, ces batteries font mauvais ménage avec l’eau de mer. Je vous fais un raccourci, mais de fil en aiguille, bien que j’aie asséché complètement le bateau, les batteries ont un peu pris l’eau et ça a provoqué un incendie. »

« Au milieu des flammes à l’arrière du bateau »

L’incendie a rapidement gagné l’embarcation. « Les bateaux sont en carbone et brûlent très vite. J’ai eu quelques secondes pour réagir, c’est-à-dire qu’entre le moment où je me dis qu’il y a vraiment un incendie à bord et le moment où je me dis qu’il faut que j’évacue le bateau, il se passe moins d’une minute et je suis au milieu des flammes à l’arrière du bateau. »

Fabrice Amedeo rejoint son radeau de survie non sans péripétie. Il a notamment dû couper lui-même le câble reliant son canot au voilier en flamme. « Le cordage est censé rompre et là, il n’a pas rompu. Il a fallu vraiment trouver en toute urgence le couteau du radeau pour couper le cordage. Le radeau était tiré par le bateau, se remplissait d’eau, et les vagues le poussaient vers le bateau en feu. C’était très critique comme situation. Mais une fois que cette situation a été gérée, j’ai vraiment eu l’impression de me sentir en sécurité sur mon radeau de survie. »

« Je me bats pour être au départ du prochain Vendée Globe »

Fabrice Amedeo enchaîne : « Ça peut sembler assez paradoxal parce qu’il y avait quand même trois ou quatre mètres de vague et 30 nœuds de vent. Mais j’ai quitté l’enfer avec ce bateau en feu et quand je me suis retrouvé dans ma ‘survie’, il n’y avait plus de voile qui claque, il y avait plus de bruit, il n’y avait plus rien. J’étais juste au ras de l’eau, je me sentais bien et je pense que ça m’aide aujourd’hui dans ma volonté de rebondir. Il m’est arrivé un accident. Il aurait pu arriver à beaucoup d’autres skippeurs Imoca, parce qu’on a un peu tous la même philosophie de performance. »

Le skippeur, « sans fortune personnelle », qui s’était exposé financièrement pour acquérir son Imoca, ajoute : « L’océan a plutôt été protecteur quand je me suis retrouvé vraiment dans la difficulté et du coup, je ne me dis pas que l’océan m’a envoyé un carton rouge et qu’il faut arrêter. Au contraire, cet accident, c’est une barrière que j’ai envie de dépasser. J’ai envie de tout faire. Aujourd’hui, je me bats comme un lion pour être au départ du prochain Vendée Globe. »

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