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«Excessivement troublant et choquant» | JDM

«Excessivement troublant et choquant» | JDM


Une première personnalité publique a témoigné de l’anxiété constante qui a meublé sa vie à la suite du vol de ses données et de photos intimes présumément commis par «l’espion des vedettes», Pascal Desgagnés. «De penser qu’une personne de l’extérieur peut venir porter atteinte à [notre carrière], ça coupe le sommeil», a confié ce nom en vue de la télévision.

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L’homme a été clair : les données retrouvées dans le matériel informatique de Pascal Desgagnés, notamment des photos de nudité, avaient le potentiel de bouleverser de façon importante sa carrière et sa vie tout entière.

«Les photos de nature intime, ça [m’]empêchait de dormir le soir», a témoigné cette personne. «Ça fait capoter de penser que quelqu’un, qui peut la revendre, peut avoir accès à ta vie comme ça.»

L’homme a décrit le sentiment d’invasion qu’il a vécu après avoir compris l’ampleur de la fuite. «Le stress et l’anxiété que tu ressens à partir du moment où la police te présente des affaires sensibles. Je ne suis pas supposé vous dire que ‘’oui, c’est bien une partie de mon anatomie [sur la photo]. Ce sentiment d’avoir été violé dans ton intimité, piétiné. […] C’est excessivement troublant et choquant», a-t-il affirmé à la juge Rachel Gagnon.

29 000 courriels

Actif dans le milieu de la télé, l’homme a passé en revue le sujet de quelques-uns des 29 000 courriels qui se trouvaient dans les données saisies.

«S’il faut les passer un par un, on va se commander du poulet tout de suite», a-t-il plaisanté avant de reprendre son sérieux pour aborder les risques professionnels qui l’avaient guetté à son insu. «Je ne sais même pas si le diffuseur est au courant de ce qui se passe ici. Ils capoteraient», a-t-il évoqué à propos d’un message confidentiel au sujet d’une émission. 

Des courriels contenant des contrats et autres données financières se trouvaient également dans les données de son iCloud, tout comme d’autres documents personnels. «80% de ma vie est en ligne. […] Du moment qu’on a accès à mon cloud, on a accès à ma vie», a insisté le témoin, rappelant la violence de l’intrusion.

«Est-ce que quelqu’un avait accès à ma vie? Oui clairement. […] [Tu te demandes] a-t-il été arrêté? Est-ce que les informations ont été revendues par la suite? C’est ça qui habite les victimes. Tu reviens chez toi et tu te demandes à quel moment tout ça peut sortir et me péter dans la face.»

Rien n’a été publié

En contre-interrogatoire, Pascal Desgagnés a demandé au plaignant si le contenu décrit avait été, à un moment ou un autre, dévoilé au public. «Non, il n’y a pas de pièces qui se sont retrouvées dans la sphère publique sans mon consentement», a admis le témoin. 

Ce fait, a-t-il expliqué dans son témoignage, avait d’ailleurs contribué au long délai avant d’agir malgré des problèmes répétés de connexion à son environnement infonuagique en 2018.

«Ça dure des mois. […] Il n’y avait pas de transaction bancaire frauduleuse, mes comptes, rien ne disparait comme tel dans mes choses, je crois qu’il y a un problème mécanique quelque part dans la chaine», expliquait l’homme, qui n’avait pas songé à un piratage.

Trois autres plaignantes ont témoigné jeudi et d’autres présumées victimes seront aussi entendues en journée vendredi dans la suite de ce procès où l’accusé se représente seul.



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